La 46e édition de l’exposition mondiale des machines pour l’agriculture s’ouvre à Bologne avec la participation de plus de 1 750 industries, dont 700 internationales, couvrant chaque segment de marché. Cette édition met en avant des modèles de machines à la pointe de la technologie et des systèmes numériques avancés pour une agriculture de plus en plus scientifique, intégrée aux systèmes de services et aux autres secteurs de production.
EIMA International suscite de grandes attentes, en offrant des solutions technologiques pour relever les défis majeurs de l’agriculture et de l’environnement. La croissance démographique, les changements climatiques, la réduction des émissions polluantes, le bien-être animal et la protection de la biodiversité sont des enjeux déterminants pour l’avenir de la planète, abordés ici grâce aux technologies agromécaniques de nouvelle génération.
Organisé en 14 secteurs de produits et 5 salons thématiques (« Composants », « Digital », « Energy », « Green » et « Idrotech »), EIMA propose une large gamme d’engins destinés à augmenter les rendements agricoles tout en réduisant leur impact environnemental. Environ 60 000 modèles de machines, équipements et composants, produits par plus de 1 700 industries exposantes, dont 600 étrangères issues de 50 pays, sont présentés au parc des expositions de Bologne, où tous les pavillons et espaces extérieurs sont mobilisés pour les démonstrations.
Un programme riche de plus de 150 réunions et conférences vient enrichir cette édition. Le salon propose un contenu technique inégalé, avec un nombre record de nouveautés récompensées, des avant-premières et innovations présentées par les constructeurs, et la présence d’EIMA Campus, où onze universités, centres de recherche et structures de formation sont représentés.
Le salon joue également un rôle politique croissant, en attirant des représentants du gouvernement, des institutions, des délégations de parlementaires européens et nationaux, ainsi que des diplomates de nombreux pays. Ces visiteurs viennent s’informer sur les solutions technologiques adaptées aux besoins régionaux et échanger sur les modèles d’agriculture, les enjeux économiques et géopolitiques qui influencent le commerce et les stratégies de coopération.
Cette édition met à l’honneur les technologies numériques et robotiques, les applications de l’intelligence artificielle et des big data. Ces innovations permettent de connecter les activités des exploitations agricoles aux systèmes de prévision météorologique, de cartographie et de contrôle des territoires, de suivi sanitaire des produits, de gestion des filières agro-industrielles, de distribution sur les marchés, et de contrôle des paramètres opérationnels des machines pour une assistance technique et une sécurité optimales.
La mécanisation moderne offre aux entreprises agricoles la possibilité de rester compétitives tout en respectant les exigences écologiques globales, intégrant l’agriculture dans un écosystème macroéconomique qui rassemble les consommateurs, les institutions, ainsi que les mondes scolaire et de la formation. Cette exposition ne se limite plus à un simple événement sectoriel : elle devient une véritable « usine de l’innovation », ouverte aux filières agro-industrielles et aux secteurs économiques connexes, tournée vers l’avenir.
Innovation et soutien à la mécanisation agricole au cœur des échanges
La 46e édition d’EIMA International a été inaugurée à Bologne, mettant en avant les thèmes de l’innovation technologique, de la formation et du soutien à la mécanisation agricole. L’événement a réuni des représentants institutionnels et des acteurs du secteur agricole, qui ont souligné l’importance des machines de nouvelle génération pour améliorer les rendements et la durabilité. Malgré la faible rentabilité de l’agriculture, un fonds d’innovation de 100 millions d’euros a été annoncé pour soutenir les entreprises productrices de machines innovantes.
Le ministre Francesco Lollobrigida a affirmé l’engagement du gouvernement italien pour rendre ces technologies accessibles, tandis que le vice-ministre Valentino Valentini a évoqué l’exploration de nouvelles sources d’énergie, comme le nucléaire de seconde génération, pour réduire les coûts de production. La formation spécialisée a été identifiée comme cruciale pour l’utilisation optimale des technologies avancées, ainsi que pour promouvoir le “Made in Italy” à l’international, avec notamment un accord signé avec l’Ouganda pour développer son secteur agricole.
EIMA 2024 : la révolution de l’agriculture numérique au cœur des débats
La première journée d’EIMA International 2024 à Bologne a mis en avant les avancées en matière d’agriculture numérique. Le projet Agri Digital Growth, financé par le programme Interreg Central Europe et impliquant divers partenaires européens, propose des formations pour renforcer les compétences en cybersécurité, mécatronique, gestion des données et services satellitaires. Parallèlement, FederUnacoma, en collaboration avec le projet Afi Accademia, a lancé un premier appel à talents pour les spécialistes de l’agriculture de précision.
Le salon a également vu le lancement d’Agri-Trac 2, une plateforme open source de l’Université de Bologne qui partage les performances de tracteurs agricoles et forestiers, basées sur les procédures de l’OCDE, avec des données disponibles depuis 2017.
Enfin, Xfarm a présenté ses solutions de gestion numérique pour l’agriculture, couvrant la gestion des machines, des cultures et de l’irrigation, avec 6,5 millions d’hectares numérisés et plus de 9 000 équipements connectés, soulignant la progression rapide de la numérisation dans le secteur agricole.
Afrique et plan Mattei pour un développement agricole durable
La première journée du salon EIMA International à Bologne a mis en avant l’importance de l’African Continental Free Trade Area (AfCFTA), zone de libre-échange qui pourrait permettre à 30 millions de personnes de sortir de la pauvreté et accroître les revenus en Afrique de 450 milliards de dollars d’ici 2035. Cet accord, qui couvre presque tous les pays africains, vise à éliminer les barrières tarifaires, à renforcer les chaînes de valeur régionales, et à créer un marché unique pour les biens et services d’ici 2030.
Malgré son potentiel, l’AfCFTA rencontre des défis majeurs, comme le manque d’infrastructures de transport et des obstacles à la libre circulation. Le Plan Mattei, proposé par l’Italie, pourrait soutenir ces efforts en renforçant la coopération dans les domaines de l’agriculture et de la mécanisation, pour un développement durable et une croissance partagée.
Enfin, une publication spéciale d’Africa e Affari et FederUnacoma a été présentée, offrant une analyse approfondie de la mise en œuvre de l’AfCFTA dans 20 pays, incluant des données sur la production et l’importation de machines agricoles.
Federacma plaide pour plus de clarté et de simplification des subventions 5.0
À EIMA International, Federacma, l’association des commerçants de machines agricoles, a souligné la nécessité de clarifier les subventions liées au plan 5.0, destiné à encourager la transformation énergétique et numérique du secteur agricole. Elle appelle à des règles améliorées pour les appels d’offres, incluant des allègements pour soutenir le renouvellement des équipements agricoles, essentiel pour des raisons de sécurité, de durabilité et de gestion de la main-d’œuvre en baisse.
Federacma souhaite des appels d’offres planifiés sur plusieurs années pour éviter les périodes de stagnation et demande une réduction des procédures bureaucratiques, ainsi qu’une coordination renforcée entre les institutions. Elle critique également les « click days », estimant qu’ils ne garantissent pas une égalité d’accès à tous les participants.
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