C’est en marge du SIAM 2025, que s’est tenue ce 23 avril la conférence de présentation du salon AGRILEVANTE, organisée par l’ICE – Agence italienne pour le commerce extérieur, en partenariat avec la Fédération italienne des constructeurs de machines agricoles (FederUnacoma). Cette rencontre a réuni de nombreux journalistes, chercheurs et professionnels marocains déjà engagés ou en quête de partenariats avec des entreprises italiennes du secteur agricole.
Cet événement s’inscrit dans une série d’initiatives visant à promouvoir AGRILEVANTE 2025 et à encourager les échanges entre les acteurs clés de l’agriculture méditerranéenne.
À travers les interventions de M. Francesco Pagnini (ICE Maroc), M. Girolamo Rossi (FederUnacoma), la professeure Nicolina Ripa (Université de la Tuscia) et le professeur Danilo Monarca (Club of Bologna), les échanges ont mis en lumière les grands axes d’AGRILEVANTE 2025, prévu du 9 au 12 octobre à Bari : mécanisation intelligente, transition numérique, innovation pédagogique et coopération euro-méditerranéenne.
Une coopération solide entre l’Italie et le Maroc
Dans son discours d’ouverture, M. Francesco Pagnini, directeur de l’ICE Maroc, a souligné la profondeur et la dynamique du partenariat entre l’Italie et le Maroc, en insistant sur son impact croissant dans les domaines du commerce, de la technologie et de la formation.
Il a rappelé que l’Italie est le 6ᵉ partenaire commercial du Maroc, avec des échanges commerciaux atteignant 5,15 milliards d’euros. L’Italie se positionne également comme le premier fournisseur du Maroc en machines agricoles, représentant plus de 30 % de part de marché dans ce segment. Ce leadership est particulièrement marqué dans les machines pour l’aviculture (42 % de part de marché), les tracteurs, les semoirs, les sarcleuses, les systèmes d’irrigation, ainsi que dans les machines pour l’industrie alimentaire, l’emballage, la réfrigération et le plastique.
M. Pagnini a insisté sur la diversification des exportations italiennes, avec une forte présence du Made in Italy dans les secteurs de la mode, du design, des produits alimentaires, des cosmétiques, mais aussi dans des domaines à fort potentiel comme le pharmaceutique et l’électromédical.
Au-delà des chiffres, il a mis en avant les programmes structurants menés par l’ICE, notamment dans le cadre du projet Lab Innova for Africa, qui associe formation, innovation technologique et promotion commerciale au service d’une économie agricole verte, circulaire et durable.
Enfin, il a réaffirmé l’engagement de l’Italie à renforcer les échanges de savoir-faire, à encourager l’adoption de technologies adaptées au contexte méditerranéen, et à soutenir les coopérations entre entreprises italiennes et marocaines.
AGRILEVANTE : un hub pour l’agriculture méditerranéenne
M. Girolamo Rossi, responsable de la communication et de la culture d’entreprise de FederUnacoma (Fédération italienne des constructeurs de machines agricoles), a dressé un panorama détaillé de la prochaine édition d’AGRILEVANTE, prévue du 9 au 12 octobre 2025 à Bari.
Il a souligné que la Méditerranée constitue aujourd’hui un carrefour géo-économique majeur, dans un contexte international où les marchés régionaux se consolident. Face à une population en forte croissance et une évolution des régimes alimentaires privilégiant les produits agricoles typiques du bassin méditerranéen, la mécanisation agricole joue un rôle central pour répondre à ces enjeux.
M. Rossi a rappelé que l’édition précédente du salon avait réuni des exposants venus de 20 pays, des visiteurs de 60 pays et des délégations officielles de 27 pays, confirmant la dimension internationale grandissante de l’événement. Pour 2025, la montée en puissance se poursuit, notamment avec l’accueil de 120 opérateurs économiques et journalistes internationaux et la participation de 38 pays dans le cadre des actions de l’ICE.
L’édition 2025 innove également avec :
- Levante Green, un salon dans le salon dédié au jardinage, à l’aménagement paysager et aux espaces verts touristiques,
- un espace démonstratif pour la robotique agricole, notamment en viticulture,
- une zone dédiée à l’élevage avec présentation d’animaux de races nobles et technologies pour le bien-être animal.
Le salon accueillera aussi le prestigieux Club de Bologne, pour une réflexion approfondie sur la mécanisation de l’oléiculture, l’IA et les systèmes numériques appliqués aux tracteurs, la gestion de la sécheresse et des ressources en eau et la formation professionnelle en Afrique du Nord.
Former pour transformer
La conférence s’est poursuivie avec une intervention de Mme Nicolina Ripa de l’Université de la Tuscia, qui a présenté les atouts de cette institution italienne de référence en matière d’enseignement supérieur et de recherche agricole. Située à Viterbo, dans la région du Latium, l’Université de la Tuscia (UNITUS) se distingue par son département des sciences agricoles et forestières, reconnu comme “Département d’Excellence” par le ministère italien de l’Éducation pour la qualité de ses activités pédagogiques et scientifiques.
La doyenne a mis en avant l’orientation internationale de l’université, notamment à travers des programmes de master en anglais, centrés sur la durabilité, le changement climatique, les technologies de pointe appliquées à l’agriculture méditerranéenne, illustrant la volonté de l’université de former des profils polyvalents capables de répondre aux défis agricoles actuels et futurs.
Ouverte aux étudiants internationaux, UNITUS propose des bourses attractives, des exemptions de frais d’inscription, ainsi qu’un accompagnement personnalisé tout au long du parcours académique.
De la mécanisation classique à l’agriculture intelligente
La séance s’est conclue par une présentation de haut niveau du Professeur Danilo Monarca, président du Club of Bologna et ancien directeur du Département des sciences agronomiques et forestières de l’Université de la Tuscia. Spécialiste reconnu de la mécanique agricole, il a abordé les grandes tendances liées à la transition numérique dans l’agriculture et l’émergence du concept d’agriculture 4.0, voire 5.0.
S’appuyant sur l’exemple marocain, le Professeur Monarca a salué les progrès réalisés, notamment en matière de mécanisation des cultures céréalières et industrielles. Il a cependant insisté sur la nécessité de renforcer la formation des opérateurs, de structurer davantage la sous-traitance agricole et d’améliorer la gestion des machines pour en tirer pleinement parti.
Sa présentation s’est ensuite centrée sur les technologies de l’agriculture de précision, telles que le GPS-RTK, les cartes de prescription, les systèmes de fertilisation à taux variable (VRT) et l’intégration de l’intelligence artificielle.
En conclusion, il a plaidé pour le développement de formations techniques certifiées en mécatronique agricole, un renforcement du conseil technique aux agriculteurs et une meilleure communication auprès des jeunes sur les perspectives professionnelles offertes par ces évolutions. L’agriculture numérique, selon lui, n’est plus une option mais un levier stratégique pour la durabilité, la productivité et l’attractivité du secteur.
Plus qu’une simple présentation d’un salon international, l’événement a permis d’exposer une vision partagée d’une agriculture moderne, durable et connectée, reposant sur la recherche, la formation de haut niveau et la diffusion de technologies adaptées aux réalités du terrain, notamment dans le contexte nord-africain.
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