Des solutions globales aux défis locaux : enseignements de la Morocco Berry Conference 2024

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La Morocco Berry Conference 2024, tenue le 14 novembre à Agadir, a rassemblé les principaux acteurs du secteur des fruits rouges, reflétant l’ambition marocaine de se positionner en leader mondial de cette filière en pleine expansion. Avec plus de 600 participants venus de 30 pays, cet événement a offert une plateforme pour échanger, innover et collaborer stratégiquement.

La conférence a mis en lumière les tendances du marché, les avancées technologiques, les innovations variétales et les meilleures pratiques en matière de gestion des ressources. Face à des défis tels que la réduction de la consommation d’eau, l’optimisation des chaînes d’approvisionnement et la garantie de la qualité des produits, les intervenants ont fourni un panorama global des solutions et des stratégies adaptées aux réalités des marchés locaux et internationaux.

Point de convergence pour les professionnels du secteur, cette rencontre a permis de renforcer les échanges d’expertises et de partager des perspectives communes pour propulser le Maroc au sommet de l’industrie des fruits rouges.

Les interventions des experts internationaux ont été organisées en plusieurs sessions thématiques, reflétant les grands enjeux du secteur des fruits rouges. La conférence a débuté par une session dédiée à l’actualisation des connaissances sur le marché des fruits rouges, mettant en avant leur avenir prometteur, à condition de répondre aux exigences en constante évolution des marchés et des consommateurs.

Tendances mondiales des fruits rouges

Lors de cette première session, M. Thomas Drahorad, président de NCX Drahorad, a livré une analyse stratégique sur les dynamiques internationales des marchés des fruits rouges, avec un accent particulier sur les défis et opportunités pour le Maroc. Drahorad a mis en lumière les tendances mondiales, les exigences des consommateurs et les évolutions du commerce international, fournissant aux participants un aperçu pour mieux orienter leurs stratégies d’exportation.

Thomas a commencé par souligner l’expansion rapide du marché mondial des fruits rouges. Avec une croissance soutenue de la demande, les myrtilles et les framboises dominent désormais les préférences des consommateurs, notamment en Europe, en Amérique du Nord et en Asie. Cette popularité est attribuée aux propriétés antioxydantes et aux avantages pour la santé, associés à ces fruits. En réponse à cette demande croissante, les grandes chaînes de distribution exigent des produits de qualité supérieure, disponibles toute l’année, ce qui pousse les exportateurs à diversifier leurs sources d’approvisionnement et à investir dans la technologie post-récolte.

Selon Drahorad, les consommateurs actuels privilégient les fruits rouges ayant des caractéristiques spécifiques : un goût sucré, une texture ferme et une apparence attrayante. La taille des fruits, leur uniformité et leur durée de conservation sont des critères essentiels. Il a souligné que le Maroc, grâce à ses conditions agro-climatiques, est bien positionné pour répondre à ces attentes, mais les producteurs doivent continuer à innover en matière de variétés et de méthodes de culture.

En outre, Drahorad a salué l’effort des producteurs marocains pour maintenir des standards élevés de durabilité et de faible empreinte carbone, un avantage concurrentiel significatif sur les marchés européens sensibles aux pratiques écologiques.

L’intervention a également mis en exergue plusieurs défis auxquels font face les exportateurs marocains. La concurrence accrue de pays comme l’Espagne, le Portugal et les producteurs sud-américains (Chili, Pérou) constitue un défi majeur. Ces pays bénéficient d’accords commerciaux avantageux et de calendriers de production complémentaires.

Par ailleurs, Drahorad a évoqué l’importance de surmonter les obstacles logistiques, notamment le transport maritime et aérien, pour garantir la fraîcheur des fruits à leur arrivée sur les marchés cibles. Il a également insisté sur la nécessité pour le Maroc de développer des partenariats stratégiques avec des distributeurs internationaux pour sécuriser des débouchés stables.

Pour renforcer leur position sur le marché mondial, Thomas Drahorad a proposé plusieurs recommandations stratégiques. Il a encouragé les producteurs marocains à :

  • Investir dans la recherche variétale, en sélectionnant des variétés répondant aux préférences spécifiques des marchés cibles, en particulier pour les myrtilles et les framboises.
  • Améliorer la chaîne logistique, notamment par l’intégration de technologies avancées pour le conditionnement et le stockage à froid.
  • S’orienter vers des certifications reconnues internationalement (Global GAP, BRC) pour se conformer aux standards des grandes chaînes de distribution.
  • Renforcer la promotion des fruits rouges marocains à travers des campagnes de marketing axées sur leur qualité et leur durabilité.

Drahorad a conclu en affirmant que le Maroc dispose d’un potentiel exceptionnel pour renforcer sa part de marché dans le secteur des fruits rouges, grâce à une combinaison d’expertise agricole, de conditions naturelles favorables et d’un savoir-faire exportateur. Cependant, pour exploiter pleinement ce potentiel, les acteurs marocains doivent adopter une approche proactive, en anticipant les besoins des marchés et en s’adaptant aux évolutions des tendances mondiales.

Filière marocaine : état des lieux et perspectives

M. Amine Bennani, président de l’Association Marocaine des Producteurs et Exportateurs de Fruits Rouges, a mis en avant l’importance stratégique de ce secteur pour l’économie marocaine tout en identifiant les défis majeurs auxquels il est confronté et les perspectives pour son développement futur.

La filière marocaine des fruits rouges continue de croître, avec environ 13 850 hectares cultivés durant la saison 2023/2024, répartis essentiellement entre les fraises, les myrtilles, les framboises. Les myrtilles dominent largement avec 6 800 hectares, suivies des framboises (4 600 hectares) et des fraises (2 300 hectares).

Depuis 2017, les exportations de fruits rouges marocains ont enregistré une croissance spectaculaire, augmentant de 33 % entre 2023 et 2024 et quadruplant par rapport à 2017. Les régions principales de production incluent Larache, Kénitra, Agadir, Dakhla et l’Atlas, qui bénéficient de conditions climatiques et de sols particulièrement favorables.

M. Bennani a tenu à rappeler que le Maroc possède des atouts indéniables qui renforcent sa position en tant que leader sur le marché international des fruits rouges. Tout d’abord, la qualité et la fiabilité des produits marocains sont reconnues par les acheteurs étrangers, notamment en Europe et en Asie. Les fruits rouges marocains, grâce à leur fraîcheur et à leur goût, bénéficient d’une réputation exceptionnelle sur ces marchés exigeants. Ensuite, la filière s’engage activement dans la durabilité, avec une empreinte carbone relativement faible due à des méthodes agricoles modernisées. Enfin, la compétitivité variétale est un autre avantage majeur. Les producteurs marocains introduisent régulièrement de nouvelles variétés adaptées aux exigences des consommateurs internationaux.

Malgré ces atouts, la filière des fruits rouges au Maroc fait face à des défis considérables. L’un des principaux problèmes est le stress hydrique, particulièrement dans la région d’Agadir, où la rareté de l’eau complique la gestion des cultures. Les producteurs, pour surmonter cette contrainte, ont recours à des technologies modernes, telles que les capteurs d’humidité, afin d’optimiser la consommation d’eau. Par ailleurs, le changement climatique exacerbe les difficultés en créant des conditions météorologiques extrêmes, comme des vents violents, des précipitations irrégulières et des vagues de chaleur dépassant parfois les 51 °C. Ces aléas ont causé des pertes de rendement estimées entre 5 % et 20 %.

Un autre défi majeur réside dans le manque de main-d’œuvre pendant les périodes critiques de récolte. Cette pénurie de travailleurs saisonniers a conduit, dans certaines exploitations, à des pertes importantes, notamment 15 % des exportations de myrtilles et de framboises. En revanche, il y aurait une grande marge d’amélioration de la productivité  des collecteurs : les mêmes travailleurs marocains en Espagne ont des rendements de récolte égaux à 3 à 4 fois ceux obtenus au Maroc. En outre, la capacité du secteur à attirer les jeunes travailleurs , même pour des emplois à temps partiel, et la disponibilité de logements temporaires pour les travailleurs venant d’autres régions font défaut. Amine a dans ce sens souligné la nécessité de mesures incitatives pour attirer plus de jeunes vers le secteur agricole.

En outre, le risque sanitaire lié à l’importation massive de plants constitue une autre préoccupation. Les plants importés exposent la filière à des pathogènes tels que Xylella fastidiosa, un danger déjà présent en Espagne et dans d’autres pays méditerranéens. La gestion des ravageurs, comme les thrips, les acariens et les drosophiles, devient également plus complexe en raison de la réduction des substances actives autorisées dans les produits phytosanitaires. Enfin, l’inflation des coûts pèse lourdement sur la compétitivité des exploitations. Les prix des engrais et des produits phytosanitaires ont augmenté de 20 à 30 %, tandis que les coûts de location des terres ont grimpé de 150 %.

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Un espace d’exposition a été aménagé pour accueillir les stands des entreprises actives dans la filière des fruits rouges, offrant une vitrine pour présenter leurs innovations, produits et services à un public professionnel.

Pour relever ces défis, plusieurs initiatives et stratégies ont été discutées lors de la conférence. L’une des solutions prioritaires consiste à encourager le développement local des plants pour réduire les risques sanitaires associés aux importations. Par ailleurs, l’adoption de technologies modernes est vivement recommandée afin d’optimiser les ressources tout en limitant les impacts environnementaux. En ce qui concerne la gestion des ressources humaines, des infrastructures spécifiques, comme des logements adaptés pour les ouvriers saisonniers, et des programmes de formation ciblés sont proposés pour améliorer les conditions de travail et attirer de nouvelles recrues. Enfin, des partenariats stratégiques avec des instituts de recherche nationaux et internationaux sont essentiels pour développer des variétés plus résistantes et adaptées aux conditions locales, tout en intégrant des approches agroécologiques.

Malgré les contraintes actuelles, la filière des fruits rouges au Maroc dispose d’un potentiel énorme pour continuer à croître et à s’imposer comme un acteur clé sur les marchés internationaux. En combinant des initiatives innovantes, des pratiques agricoles durables et une adaptation continue aux défis environnementaux et économiques, le secteur peut non seulement maintenir sa compétitivité, mais aussi ouvrir de nouvelles opportunités.

Perspectives sur le  marché chinois des myrtilles

Lors de cette première session, M. Huan Zhang, PDG de Twinkle Star Berry en Chine, a partagé des perspectives approfondies sur le marché chinois des myrtilles, mettant en lumière les opportunités et les défis pour les producteurs marocains souhaitant pénétrer ce marché en pleine expansion.

Le marché chinois des myrtilles a connu une croissance spectaculaire au cours de la dernière décennie, reflétant une demande croissante des consommateurs pour ce fruit apprécié pour ses bienfaits nutritionnels

Cette augmentation est attribuée à une prise de conscience accrue des avantages pour la santé, associés à la consommation de myrtilles, ainsi qu’à une expansion de la classe moyenne chinoise disposant d’un pouvoir d’achat plus élevé.

En réponse à cette demande croissante, la Chine a intensifié sa production nationale de myrtilles. En 2021, le pays a produit environ 525 310 tonnes de myrtilles, couvrant une superficie de 77 641 hectares, ce qui en fait le plus grand producteur mondial. Les principales régions productrices incluent le Guizhou, le Liaoning, le Shandong, le Sichuan et le Yunnan, cette dernière se distinguant par des variétés à maturation précoce et de grande taille

Malgré cette production nationale substantielle, la Chine continue d’importer des myrtilles pour satisfaire sa demande intérieure. Le Pérou et le Chili dominent les importations, bénéficiant d’accords de libre-échange avec la Chine, leur permettant d’exporter sans être soumis au tarif de 15 % appliqué à d’autres exportateurs.

Huan Zhang a souligné que, bien que le marché chinois soit compétitif, il offre des opportunités significatives pour les producteurs marocains de myrtilles. La période de janvier à avril, correspondant à la basse saison pour la production locale chinoise, présente une fenêtre idéale pour les exportations marocaines. De plus, la demande de fruits de haute qualité augmente pendant le Nouvel An chinois, offrant une opportunité supplémentaire pour les exportateurs.

Cependant, pénétrer le marché chinois n’est pas sans défis. Les producteurs marocains doivent se conformer aux normes phytosanitaires strictes imposées par la Chine et s’assurer que leurs produits répondent aux préférences des consommateurs chinois. De plus, la concurrence avec les producteurs locaux et les importateurs établis nécessite une stratégie de différenciation claire, axée sur la qualité et la constance de l’approvisionnement.

Pour réussir sur le marché chinois, Huan Zhang recommande aux producteurs marocains de :

  • Investir dans la qualité : Assurer une production de myrtilles répondant aux standards élevés du marché chinois, en mettant l’accent sur la taille, la saveur et la durée de conservation.
  • Établir des partenariats locaux : Collaborer avec des distributeurs et détaillants chinois pour faciliter l’accès au marché et comprendre les dynamiques locales.
  • Adapter les stratégies marketing : Comprendre les préférences des consommateurs chinois et adapter les emballages, le branding et les campagnes promotionnelles en conséquence.
  • Se conformer aux réglementations : S’assurer que les produits respectent les normes phytosanitaires et les réglementations d’importation chinoises pour éviter les retards ou les refus à la douane.

Maîtriser le branding: la clé de l’excellence sur le marché

Mme Lacey Bradshaw, responsable de la stratégie chez Twenty Degrees, une entreprise anglaise spécialisée dans le marketing et la gestion de marques de produits frais, a partagé des perspectives sur les stratégies de commercialisation des fruits rouges sur les marchés mondiaux.

Elle a souligné l’importance d’une approche marketing centrée sur le consommateur. Elle a insisté sur la nécessité de comprendre les préférences et les comportements des consommateurs dans différents marchés pour adapter les stratégies de promotion et de distribution. Elle a également mis en avant l’importance de la différenciation des produits par le biais de l’innovation variétale et de la qualité supérieure, afin de se démarquer dans un marché concurrentiel.

Bradshaw a abordé les défis liés à la gestion de la chaîne d’approvisionnement, notamment la nécessité de maintenir la fraîcheur et la qualité des fruits rouges tout au long du processus de distribution. Elle a recommandé l’adoption de technologies avancées pour le suivi et le contrôle de la qualité, ainsi que l’établissement de partenariats solides avec les distributeurs locaux pour assurer une livraison efficace aux consommateurs finaux.

Elle a également discuté de l’importance de rester à l’affût des tendances émergentes, telles que la demande croissante pour des produits biologiques et durables. Bradshaw a encouragé les producteurs à adopter des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement et à obtenir des certifications pertinentes pour répondre aux attentes des consommateurs soucieux de la durabilité.

Enfin, Bradshaw a mis en lumière le rôle crucial des médias numériques dans la promotion des fruits rouges. Elle a suggéré l’utilisation des plateformes de médias sociaux pour engager les consommateurs, partager des histoires de marque authentiques et promouvoir les avantages nutritionnels des fruits rouges. Elle a également recommandé l’exploitation des données analytiques pour mesurer l’efficacité des campagnes marketing et ajuster les stratégies en conséquence.

Sessions technique, sélection variétale et gestion des opérations

Les sessions thématiques suivantes ont offert un panorama diversifié des avancées techniques, des innovations variétales et des technologies de pointe dédiées à l’optimisation de la filière des fruits rouges. Elles ont permis de mettre en lumière les défis actuels et les solutions adaptées pour répondre aux attentes des marchés tout en intégrant des pratiques durables. Étant donné le nombre et la richesse des interventions, il n’est pas possible de toutes les détailler dans ce compte-rendu. Des articles dédiés leur seront consacrés dans nos prochaines éditions.

Session 2 : Techniques de production

M. Jorge Pedro Rosa Duarte, PDG de Hortitool Consulting Lda (Portugal), a mis en lumière des stratégies pour surmonter le stress abiotique pendant les stades génératifs des cultures de fruits rouges, en offrant des solutions concrètes adaptées aux défis climatiques actuels.

M. Camilo Souto Escalona, Professeur à l’Université de Concepción (Chili), a axé son intervention sur les pratiques innovantes permettant de réduire la consommation d’eau sans compromettre le rendement des cultures, une priorité dans un contexte de rareté des ressources hydriques.

Enfin, M. Pieter Mol (Pays-Bas) a exploré l’impact de la lumière diffuse, notamment à travers l’utilisation d’écrans spécifiques sous serre, sur les performances des plantes et des fruits, démontrant les bénéfices de cette technologie sur la croissance et la qualité des récoltes.

Session 3 : Sélection variétale et durabilité

M. Alfonso Lopez, Chef de produit chez PLANASA (Espagne), a mis en avant les avancées réalisées dans le développement variétal et l’amélioration génétique des fraises et des framboises. Il a particulièrement insisté sur les variétés spécifiquement adaptées aux conditions climatiques et agronomiques du Maroc, offrant ainsi des solutions concrètes aux producteurs locaux.

Cette session a également permis d’aborder des thématiques liées aux aspects juridiques et réglementaires du commerce international des fruits rouges. Les intervenants ont souligné l’importance de la protection des variétés et des stratégies de marketing pour renforcer leur compétitivité sur les marchés mondiaux.

Enfin, les discussions ont mis en lumière un enjeu stratégique pour l’avenir de la filière des myrtilles : la transition vers la récolte mécanisée. Cette évolution est présentée comme indispensable pour répondre à la demande croissante tout en surmontant les défis liés à la disponibilité limitée de la main-d’œuvre et à la maîtrise des coûts de production.

Session 4 : Technologie et gestion des opérations

M. Mourade El Hassouni, Directeur général EMEA chez FPS Food Process Solutions, a mis en avant les dernières avancées technologiques dans le traitement et la transformation des fruits rouges. Il a particulièrement insisté sur des solutions innovantes et respectueuses de l’environnement, conçues pour prolonger la durée de conservation des produits tout en réduisant significativement les pertes post-récolte.

Lors de cette session, les intervenants ont également souligné l’importance capitale de l’exploitation des données dans l’agriculture moderne. L’analyse et l’utilisation stratégique des données permettent non seulement d’améliorer les rendements, mais aussi d’optimiser les ressources disponibles, de mieux gérer les risques et de réduire les inefficacités tout au long du cycle de production. Dans un contexte où les défis environnementaux et économiques s’intensifient, une gestion basée sur des données fiables s’impose comme un levier essentiel pour garantir une agriculture durable et performante.

Certaines de ces thématiques, en raison de leur importance , feront l’objet d’articles détaillés dans les prochaines éditions de notre revue, afin d’explorer plus en profondeur les enjeux et solutions évoqués lors de ces sessions.

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