Au Maroc, les cultures à forte valeur ajoutée comme les fruits rouges et les fruits exotiques ont le vent en poupe depuis quelques années. C’est le cas aussi des avocats dont la production et l’exportation est en hausse, en réponse à une demande soutenue sur le marché international. Conscientes de cette réalité, CMGP.CAS et l’Association Marocaine de l’Avocat (MAVA) ont organisé le 15 janvier dernier à Kénitra une importante réunion, sous le thème : « Culture de l’avocat : Enjeux actuels, solutions innovantes et perspectives d’avenir ». L’évènement a connu la participation massive de professionnels concernés par cette filière devenue très importante ces dernières années.
La rencontre a débuté par l’intervention de M. Othmane Douiri, Directeur Général Adjoint de CMGP.CAS, qui a présenté ce groupe leader dans les domaines de l’irrigation, de l’agrofourniture, de l’énergie solaire, du traitement de l’eau pour l’agriculture, ainsi que des infrastructures hydrauliques. CMGP.CAS se distingue par un réseau impressionnant comprenant cinq unités industrielles et 18 centres de distribution couvrant l’ensemble du territoire marocain. Cette infrastructure permet à l’entreprise d’assurer une proximité et un service optimisés à sa clientèle, consolidant ainsi sa position de leader sur le marché.
Progression continue du secteur
M. Abdellah El Yamlahi, président de l’Association Marocaine de l’Avocat (MAVA), a présenté un panorama détaillé de la filière de l’avocat au Maroc, en mettant en lumière ses perspectives prometteuses. Lors de la campagne 2023/2024, le Maroc a exporté environ 70 000 t d’avocats, générant une valeur de 175 millions d’euros. Pour la campagne 2024/2025, les exportations devraient atteindre 100 000 t, soit une valeur projetée de 220 millions d’euros. Entre 2025 et 2030, le volume exporté pourrait s’élever à 180 000 t, pour une valeur estimée à 450 millions d’euros, ce qui positionnerait le Maroc comme premier exportateur africain et 9e exportateur mondial.
Parallèlement, le marché mondial devrait croître de 4,85 % par an sur la même période, avec l’ouverture possible de nouveaux marchés, offrant ainsi des opportunités significatives aux producteurs marocains. Toutefois, pour exploiter ce potentiel, il sera indispensable d’améliorer la productivité et la qualité des fruits, d’adopter des pratiques durables (notamment la réduction de la consommation d’eau et l’utilisation d’énergies renouvelables), et de respecter scrupuleusement les normes des pays importateurs en matière de qualité, de calibre, de chaîne du froid et de conditionnement.
L’Association MAVA, qui regroupe les principaux exportateurs marocains, joue un rôle important dans ce sens. Elle œuvre pour garantir la sécurité alimentaire des avocats exportés et à évaluer les opportunités économiques et sociales qu’offre cette filière dynamique.
Spécificités de l’irrigation de l’avocatier
L’avocatier exige une gestion de l’irrigation extrêmement précise. Son système racinaire peu profond, concentré dans les 20 à 30 cm supérieurs du sol, et l’absence de radicelles efficaces limitent sa capacité d’absorption d’eau et de nutriments. Cette physiologie impose un équilibre délicat entre l’air et l’eau dans la zone racinaire, car un excès d’eau peut entraîner une asphyxie des racines et favoriser le développement des champignons pathogènes, tandis qu’un manque d’humidité compromet gravement sa croissance.
L’irrigation goutte à goutte ou micro-aspersion, combinée à la fertigation et à des systèmes de refroidissement ou de protection contre le gel, est essentielle pour répondre aux besoins particuliers de l’avocatier. Une distribution régulière et continue de l’eau, associée à un contrôle précis des niveaux de fertilisants, notamment lors des périodes critiques de floraison et de fructification, optimise la croissance et les rendements. Certaines plantations de pointe adoptent un double système d’irrigation : des rampes de goutte à goutte par rangée pour une absorption efficace et une aspersion pour la gestion thermique et la protection contre le gel. Cette pratique permet non seulement d’améliorer la productivité, mais également de garantir des avocats de haute qualité tout en assurant une gestion durable des ressources en eau et en nutriments.
Optimiser l’irrigation grâce à l’énergie solaire
Lors de son intervention, M. Ndiaga MBODJI, directeur du département solaire chez CMGP.CAS, a mis en avant les nombreux avantages des solutions solaires et a détaillé les différentes technologies disponibles. Il a par ailleurs souligné les points essentiels à considérer lors de la mise en place d’une installation solaire, en insistant sur les éléments déterminants pour garantir la réussite d’un projet photovoltaïque. Pour illustrer ses propos, il a présenté un exemple concret : une étude de cas portant sur une installation solaire dédiée à la culture de l’avocat dans la région du Gharb.
CMGP.CAS propose également des projets solaires intégrés aux systèmes d’irrigation, permettant de bénéficier de l’énergie solaire pour alimenter les systèmes de pompage et réduire ainsi les coûts énergétiques et les émissions des gaz à effet de serre. Les experts du Groupe accompagnent des centaines de clients dans la conception et l’installation de ces solutions solaires sur mesure, afin d’optimiser l’efficacité énergétique tout en préservant l’environnement.
Protection phytosanitaire des vergers
M. Youness El Moubariki a détaillé les principaux ravageurs et maladies affectant les vergers d’avocatiers, tels que le Phytophthora, l’anthracnose, les thrips, les acariens et les cicadelles. Il a mis en lumière leurs symptômes, les dégâts qu’ils provoquent et a présenté des recommandations pour une lutte intégrée efficace. Dans le cadre de cette stratégie, il a aussi exposé les solutions chimiques mises par CMGP.CAS à disposition des producteurs pour gérer ces fléaux avec succès.
Pour sa part, M. Hamid Bahtat a enrichi cet exposé en présentant une gamme de biopesticides de haute qualité introduits par l’entreprise. Ces produits, dotés de formulations spécifiques, se sont avérés particulièrement efficaces dans la lutte contre une variété de maladies et d’insectes nuisibles, offrant aux producteurs des options complémentaires.
Ensemble, ces interventions ont permis de fournir une approche complète et intégrée, combinant solutions chimiques et biologiques, pour protéger les vergers d’avocatiers et assurer des rendements optimaux tout en préservant l’équilibre écologique.
Fertilisation de l’avocatier : pratiques optimales
M. Rachid Taraf a présenté un programme de fertilisation complet et adapté aux différents stades de développement de l’avocatier, un arbre à croissance rapide et à fort besoin nutritionnel, notamment pour les variétés à haut rendement. Pour maintenir une productivité élevée et garantir des fruits de qualité, il est primordial d’assurer un apport équilibré et continu de nutriments tout au long de son cycle.
Un programme de fertilisation efficace repose sur plusieurs piliers : les analyses précises des sols, des feuilles et des fruits ; une compréhension approfondie du cycle de développement de l’avocatier ; et une combinaison d’apports équilibrés en nutriments, incluant des techniques modernes telles que la fertigation et les applications foliaires, tout en intégrant une gestion durable des ressources.
M. Taraf a également fourni des recommandations pratiques pour optimiser la nouaison et limiter la chute des fruits. Il a précisé les moments clés pour l’application d’éléments essentiels comme le calcium, le potassium, le bore et le molybdène, tout en mettant en avant les formes d’engrais les plus adaptées à chaque situation.
Signature d’une convention de partenariat
Cet événement, qui a captivé l’attention des professionnels du début jusqu’à la fin, grâce à la richesse des échanges et la pertinence des interventions, s’est achevé sur une note stratégique avec la signature d’une convention de partenariat entre MAVA et CMGP.CAS.
L’accord vise à renforcer la collaboration entre les deux entités pour répondre aux besoins croissants des producteurs d’avocats. Ce partenariat prévoit notamment l’organisation de formations techniques sur les pratiques culturales et la gestion durable des vergers, la mise à disposition de solutions innovantes en irrigation et en fertilisation, ainsi que l’accompagnement des producteurs dans l’adoption de stratégies de lutte phytosanitaire intégrée.
Les représentants des deux parties ont exprimé leur enthousiasme quant aux perspectives offertes par cette collaboration, soulignant son rôle déterminant dans l’amélioration de la compétitivité des producteurs marocains sur les marchés internationaux et dans le renforcement de la filière avocat au Maroc.
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