Le pouvoir des collectifs, un important levier pour l’autonomisation et la résilience des femmes rurales

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Les coopératives rurales féminines prospèrent dans divers secteurs au Maroc et notamment dans celui de l’agroalimentaire. Elles représentent d’importants moteurs de changement, offrant de nouvelles opportunités d’emploi aux femmes rurales, augmentant les revenus et assurant l’autonomisation et la résilience. Cet impact bénéficie non seulement aux membres individuels, mais contribue également au développement communautaire en stimulant les économies locales et en favorisant le bien-être social à travers la promotion de la solidarité, de l’équité et de l’inclusion de genre. Cependant, il reste encore de nombreux axes de développement à explorer pour atteindre le véritable potentiel de ces collectifs. Le soutien à leur développement s’inscrit très logiquement dans la stratégie nationale Génération Green, qui vise à appuyer une agriculture solidaire ciblant les catégories vulnérables au niveau du territoire, notamment les femmes rurales.

OXFAM et et le Centre International de Recherche Agricole dans les Zones Arides (ICARDA) collaborent étroitement depuis plusieurs années pour renforcer le leadership des collectifs de femmes au Maroc, en améliorant leur accès aux services financiers, aux marchés et aux technologies, dans le but de renforcer la résilience des femmes rurales. Pour mieux appréhender la situation actuelle des coopératives rurales en zones de montagnes, ils ont ainsi mené une étude portant sur 30 coopératives de production de couscous dans les régions de Fès-Meknès et de Souss-Massa, afin d’évaluer leur potentiel de développement et les défis auxquels elles sont confrontées. Cette étude a été réalisée avec le soutien de l’initiative F2RCWANA du CGIAR, dans le cadres de deux projets de la Fondation PRIMA: Medwealth et MountainHER. Ses résultats ont été présentés lors d’une rencontre conjointement organisée, sur le thème “Renforcer la Résilience des Femmes dans les Systèmes Agroalimentaires à travers les Collectifs”, à l’occasion du SIAM 2024, autour d’un panel d’institutions nationales et internationales.

L’analyse organisationelle de ces collectifs, et l’échange avec leurs membres, ont démontré qu’ils sont confrontés à des problèmes importants en termes d’organisation et de gestion, ces limites créant des revenus parfois très bas. Les membres ont généralement un accès limité à la formation, aux marchés et aux technologies respectueuses de l’environnement. Ces technologies comprenant des équipements réduisant la pénibilité du travail, comme des moulins et des séchoirs, des céréales à meilleure teneur nutritionnelle, ainsi que des semences locales et mieux adaptées aux changements climatiques. Enfin, très peu arrivent à obtenir les agréments de l’Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA), du a des unités de production et de transformations non adaptées, ce qui ne leur permet pas de commercialiser leurs produits de façon optimale.

Il apparaît donc que les potentiels d’amélioration des conditions de travail et du développement économique de ces coopératives féminines sont encore nombreux. Dans ce contexte, le projet MountainHer PRIMA mène des interventions ciblées et adaptées, avec un accent sur le genre. Ces interventions comprennent notamment des actions agroécologiques sensibilisant à l’importance de travailler avec des céréales régionales en circuit court et adaptées à la sécheresse. De plus, le projet appuie la révision des stratégies de gestion et de structuration des coopératives rurales pour une meilleure gouvernance. Enfin, il vise à faciliter l’accès aux marchés, y compris les marchés numériques, au renforcement des capacités en gouvernance et en marketing, à la sensibilisation quant à la position des femmes en tant que leaders compétents et à la mise à niveau des structures de production pour l’accès aux agréments de l’ONSSA.