C’est botaniquement un fruit qui est consommé comme un légume. Il est de la même espèce (Cucumis sativus) que le cornichon, consommé lui comme condiment. La plante, qui poussait naturellement au pied de l’Himalaya, aurait été domestiquée pour la première fois en Inde il y a 3 000 ans. Actuellement, plus de 80 millions de tonnes de concombre sont produites chaque année à travers le monde. Sans surprise, le plus grand producteur est la Chine avec 77% de la production mondiale, suivie de la Russie et la Turquie.
L’Espagne est le premier exportateur mondial de concombre, accaparant avec la Hollande plus de la moitié du marché de ce légume. Les principaux clients pour le concombre Espagnol sont l’Allemagne, la Hollande et le Royaume-Uni. D’autres pays exportent vers les mêmes destinations que l’Espagne, mais de plus petites quantités à savoir le Maroc, la Turquie et la Grèce.
La Hollande, qui détient le meilleur rendement moyen 68,5 kg/m², est le 2e plus grand exportateur, avec pour principaux marchés l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Belgique. Cependant, la flambée des prix de l’électricité causée par la crise du gaz, contraint le vaste réseau de serres néerlandaises, le plus grand du continent européen à s’éteindre ou à réduire ses activités, menaçant ainsi de réduire l’approvisionnement des étals de fruits, légumes et fleuristes d’Europe.
Une grande diversité
Il existe plusieurs types de concombre, notamment :
– Le concombre hollandais ‘’dutch’’ apparu aux Pays-Bas, après la 2e Guerre mondiale. Dépourvu d’amertume, il fut aussitôt plébiscité. Généralement cultivé sous abri, il est droit, long et lisse.
– Le concombre épineux : doit son nom aux quelques épines isolées (et complètement inoffensives) qui garnissent une partie de sa peau. Court, trapu, il ressemble au cornichon. Sa chair granuleuse a une saveur marquée.
– Le mini-concombre : il est goûteux et très pratique en snacking. Ce marché reste encore assez limité.
– A côté de ces variétés classiques, on trouve aussi d’autres concombres plus exotiques. Parmi eux, citons : le concombre serpent, le Ti-concombre Antillais, le concombre porte-corne (Kiwano), etc.
Pour rappel, le concombre était beaucoup plus amer avant. Pendant très longtemps, il a été utilisé pour ses vertus médicinales et non pour son intérêt alimentaire. Actuellement, les professionnels ne cultivent que des variétés parthénocarpiques. En effet, les concombres issus de variétés non parthénocarpiques sont remplis de graines et ont un goût amer.
Un concombre pour chaque marché
Au Maroc, la population consomme exclusivement du concombre épineux dit ‘’slicer’’, alors qu’en Europe les consommateurs ont une préférence pour le concombre long hollandais. Les espagnols consomment du concombre type cornichon et du concombre épineux. Au Moyen-Orient, on consomme plus le concombre type Beit alpha. Ce dernier est également préféré en Turquie à côté des types cornichon et mini.
En réponse à la demande des marchés, les producteurs marocains cultivent et exportent essentiellement du concombre type long et Beit alpha, sur une surface d’environ 100 ha. Le concombre Beit alpha commence à être consommé en Europe depuis 4 à 5 années. Importé essentiellement de Turquie et d’Espagne, il s’agit d’un concombre qui a plus de goût et de saveur que le concombre long, mais qui se conserve moins.
Quant aux types Mini et Snack, qui sont une déclinaison du concombre Beit Alpha avec une longueur comprise entre 5 et 9 cm, ils ont commencé à être cultivés il y a environ 5 ans en Espagne pour être exportés vers l’Europe. Pour l’instant ça reste un marché de niche, mais plusieurs semenciers, exportateur et supermarchés ont développé des marques pour dynamiser ce créneau. Ils sont généralement conditionnés dans des petites barquettes de 250 g et consommés comme snack, selon le même principe que les gobelets ou les petites barquettes de tomates cerises allongées.
Le concombre long est vendu dans les grandes surfaces supermarché plastifié. Cependant, avec l’interdiction de l’utilisation du plastique pour l’emballage des fruits et légumes entrée en vigueur depuis 2022 et qui va être généralisée partout en Europe à partir de fin 2023, les opérateurs recherchent des alternatives à ce type de concombre. Ils recherchent également des variétés qui se conservent plus pour remplacer les variétés actuelles de concombre Beit alpha, mini et snack caractérisées par une durée de conservation assez limitée, ce qui permettra d’ouvrir plus d’opportunités à l’export.
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Evolution permanente des solutions variétales
Pour répondre aux demandes des marchés, les semenciers proposent une large gamme de variétés de concombre de toutes tailles, formes et usages (longs, mini, consommation en salade ou snack…). Des progrès importants ont été notamment réalisés sur le potentiel de rendement, la qualité de fruit et les résistances à des maladies telles que le Cladosporium, l’oïdium, le mildiou, la septoriose, ainsi qu’aux virus comme le CVYV, ZYMV, …
Sur certains marchés, plus de 35% des consommateurs mangent des concombres snack. Pour dynamiser ce créneau, les semenciers ont stimulé l’innovation en sélectionnant de nouvelles variétés qui sont non seulement agronomiquement productives, mais aussi délicieuses, visuellement attrayantes et dotées de plus de résistances. « Développer des variétés avec des résistances prend du temps, mais c’est un rôle important que nous jouons en tant que sélectionneurs de plantes », a déclaré un semencier. En effet, les producteurs sont confrontés à la pression d’un certain nombre de maladies fongiques et virales qui peuvent avoir de graves conséquences sur la viabilité des cultures. Dans ce sens, les semenciers cherchent actuellement à faire passer leurs gammes au niveau supérieur en développant des variétés de concombre à grignoter avec une combinaison de résistances PM et CGMMV. Ce qui constituera une amélioration significative pour les producteurs et les autres partenaires de la chaîne de valeur.
Par ailleurs, les maisons grainières entretiennent un dialogue permanent avec les producteurs afin d’anticiper les nouveaux défis liés à l’évolution des modes de culture, comme la conduite en fil de fer élevé. Ainsi, de nouvelles variétés ont été développées pour convenir à la fois aux systèmes en parapluie et aux systèmes à fil élevé.
Certaines entreprises ont également apporté des améliorations supplémentaires dans le segment des concombres de petite taille, ce qui a conduit au développement des « one-bites », ainsi que des variétés à peau blanche, des variétés bicolores, idéales pour les mélanges de concombres à grignoter.
Concombre et cornichon : quelle différence ?
Le concombre et le cornichon font tous les deux parties de la famille des cucurbitacées. La différence principale est qu’ils sont récoltés à des stades différents. Le cornichon désigne généralement un concombre cueilli avant maturité pour préserver son croquant et que l’on utilise comme condiment après l’avoir fait mariner dans du vinaigre. Il existe toutefois un « vrai » cornichon : il s’agit d’une variété spécifique de concombre, le gherkin, dont la taille naturelle atteint quelques centimètres seulement.