La fertilité du sol n’est pas seulement chimique, mais aussi physique et biologique. Un diagnostic permet d’estimer l’état du sol de sa parcelle, et de choisir, si cela est nécessaire, les leviers adéquates pour améliorer ces différents aspects.
Avant de rechercher des solutions pour améliorer l’état de son sol, il est important de faire au préalable un diagnostic de sa fertilité. Celle-ci se décline en trois composantes : fertilité chimique, physique et biologique. La première concerne la quantité et la disponibilité des nutriments utiles à la croissance des plantes.
La fertilité physique fait référence à l’état de la structure du sol, notamment sa porosité. Un sol tassé est défavorable car il va réduire la quantité d’eau disponible pour la culture et aussi l’accès aux éléments minéraux. Dans une moindre mesure, un sol présentant un excès de porosité l’est aussi.
Et la fertilité biologique correspond aux services rendus par l’abondance, l’activité et la diversité des organismes du sol qui sont indispensables à son fonctionnement. Cependant, il y a encore peu de références sur la relation entre la quantité de bactéries, champignons, vers de terre… et le rendement des cultures. En cause, la complexité des interactions entre toutes ces espèces. Depuis plusieurs années, des projets de recherches ont pour but de mieux comprendre le rôle des organismes du sol, l’impact des pratiques culturales sur leur abondance et de mieux établir leur relation avec les cultures.
La matière organique est en interaction avec les trois composantes précédentes puisqu’elle permet, par exemple, de stocker de l’eau, de fournir l’azote ou d’apporter de l’énergie pour les organismes du sol.
De manière générale, les différentes composantes citées interagissent entre elles : une plante dans un sol tassé peut subir une carence induite même si le sol est bien pourvu en minéraux, les racines ne pouvant pas y accéder.
L’analyse de terre, un outil indispensable pour maintenir la fertilité chimique d’un sol
L’analyse de terre permet une assez bonne maîtrise de la fertilité chimique grâce aux référentiels COMIFER associés et la connaissance des fertilisants (engrais minéraux, produits résiduaires organiques…). Aujourd’hui, l’analyse de terre est bien reconnue, ce qui est positif ! Il ne faut cependant pas baisser la garde : il est recommandé de réaliser une analyse chimique tous les 5 ans.
Fertilité physique : de la prévention avant tout
Dans certains systèmes, il est un peu plus compliqué de maintenir une bonne fertilité physique à cause de l’augmentation de la taille, et donc du poids, du matériel. Il existe plusieurs méthodes pour appréhender l’état physique du sol : tests bêche, pénétromètre, profil cultural… La maîtrise de l’état structural passe d’abord par la prévention (poids des matériels, pneumatiques, conditions d’intervention, rotation…) puis par un travail du sol adapté si nécessaire.
La fertilité biologique au cœur de nombreux travaux de recherche
Au niveau de la fertilité biologique, les pratiques d’apport de matière organique sont connues pour avoir un effet positif : restitution des résidus de cultures, PRO, couverts végétaux… Le niveau de réponse n’est cependant pas universel car le pédoclimat a un effet prépondérant sur les organismes du sol. Les travaux de recherche visent d’ailleurs à mieux référencer les indicateurs de biologie du sol et, à terme, permettre leur gestion dans la durée.