Les besoins en eau du maïs correspondent à l’évapotranspiration de la culture, c’est-à-dire à la transpiration de la plante, cumulée à l’évapotranspiration du sol. L’irrigation et la pluie doivent couvrir ces besoins. Comment piloter l’irrigation pour garantir au mieux la productivité de l’eau apportée ?
Quels enjeux ?
L’irrigation a pour objectif de sécuriser le rendement. 10 mm d’eau permettent de gagner de 3 à 7 q/ha en fonction de la date de l’apport et du potentiel de la culture. Ce sont des estimations qui varient selon le potentiel de l’année, le niveau d’irrigation offert, la période d’apport et les restrictions d’irrigation éventuelles.
Il faut également souligner que les progrès de la génétique permettent d’améliorer l’efficience de l’eau apportée. Les nouvelles variétés inscrites sont désormais plus tolérantes aux périodes de stress hydrique. Elles supportent mieux de longues périodes de stress, et ont la capacité de valoriser les apports d’eau lorsque celle-ci revient. Cela permet ainsi de mieux anticiper les arrêts d’irrigation, ou de maintenir des rendements corrects dans les parcelles conduites en sec.
Conduite optimale de l’irrigation
La période d’irrigation du maïs s’étend jusqu’au stade d’humidité du grain 50 %, voire 45 % en sols superficiels de faible réserve utile (RU inf. à 70 mm). La stratégie globale est donc adaptée selon plusieurs paramètres : la réserve utile du sol, le climat, le volume d’eau disponible, le débit d’arrosage (équipement, surfaces totales), et les périodes de risques de restrictions prévisibles.
Lorsque la situation est optimale, l’irrigation est conduite au plus près des besoins de la culture selon l’année en cours, et il est possible d’atteindre un rendement élevé. Cependant, dans le cas de situations moins confortables, il est indispensable de réaliser un calendrier prévisionnel, afin de répartir le volume d’eau sur les périodes clé du cycle de la plante.
L’évolution des besoins en eau pour la culture du maïs. (©KWS)
Situations en volume restrictif
Dans ces situations, le seul objectif est de limiter les pertes de rendement en assurant d’abord le nombre de grains par m2, puis en limitant les baisses de PMG. Pour atteindre cet objectif, il est indispensable de centrer les apports autour de la floraison femelle. Pour ce faire, il faut prévoir ce stade à partir de la date de semis, et de la précocité de la variété. Il a également été démontré qu’il est préférable d’apporter des doses réduites plus fréquemment, avec un nombre d’apports avant floraison plus élevé qu’après floraison. Cela permet de sécuriser le nombre de grains au m2. Si la pluie arrive, cela permet également de décaler les apports prévus dans le calendrier prévisionnel, et ainsi d’assurer au plus près les apports par rapport aux besoins de la culture, et d’assurer au mieux le remplissage des grains. Les outils de pilotage (sondes, bilans hydriques) permettent une conduite plus fine de l’irrigation, et sont indispensables pour éviter au mieux les périodes de stress.
Source : terre-net