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Pulvérisateurs : Bons réglages et utilisation

Réduire les intrants est un objectif majeur pour la profession viticole, tant pour des raisons économiques qu’environnementales. Optimiser la qualité de la pulvérisation est dans cette optique incontournable. Le contrôle des pulvérisateurs est un pas dans cette quête du « traiter mieux » mais elle n’est pas suffisante en soi. Elle garantit le bon état de fonctionnement de l’appareil. Reste à bien l’utiliser. Choix de l’appareil de traitement, choix des buses, réglages, emploi éventuel d’un adjuvant… autant de pistes de travail qui permettent d’espérer des améliorations en termes de limitation de la dérive, ou de réduction des doses par exemple.

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L’objectif recherché lorsque l’on pulvérise est d’apporter une dose régulière et juste de produit de traitement sur sa parcelle. Ce postulat dépend pour partie du bon réglage de son pulvérisateur, en particulier des buses ou pastilles et du manomètre.

La qualité de la pulvérisation dépend, pour partie, du bon réglage de son pulvérisateur. Deux éléments doivent faire l’objet d’une attention particulière : les buses ou pastilles et le manomètre. Le viticulteur a tout intérêt à vérifier régulièrement l’état de son matériel, en s’attachant à quelques points clés. Toutes les opérations de contrôle se font avec un pulvérisateur propre rempli d’eau. Bien entendu, c’est ensuite l’usage que l’on fait de son matériel qui détermine la qualité finale de l’application. Il ne faut pas non plus négliger l’impact économique d’un pulvérisateur mal réglé ou mal employé.

1-Vérification des débits

Un arboriculteur peut assez facilement vérifier les débits de son matériel de pulvérisation en mesurant la quantité d’eau sortant d’une buse ou d’une pastille en un laps de temps défini, à la pression choisie, à l’aide d’une éprouvette et d’un chronomètre.

On applique ensuite la formule : Débit (l/mn) = (volume mesuré (l) x 60)/temps défini (mn).

Ce contrôle s’applique à toutes les buses ou pastilles.

La seconde solution, plus fiable, est de faire appel à un prestataire de service, équipé d’un banc de répartition, qui teste les buses ou pastilles une par une, après les avoir démontées. Dans tous les cas de figure, on met en évidence un dysfonctionnement du débit au niveau du point de sortie, sans en connaître l’origine puisque celui-ci peut provenir d’un problème en amont, par exemple un défaut de tuyauterie.

2- La qualité de répartition de la pulvérisation

Pour mesurer la qualité de la répartition de la pulvérisation et la granulométrie des gouttes, on peut utiliser des bandes de papier hydrosensible placées dans la végétation en fonction du stade de développement de la culture et des zones à protéger lors du traitement. Cependant, il n’existe aucune recommandation de la part des firmes sur la granulométrie optimale de leur produit. La plupart des pulvérisateurs ayant recours a une assistance d’air, la qualité de répartition est également influencée par la soufflerie du ventilateur, elle-même dépendante du régime de prise de force. Il existe des capteurs (tachymètres) permettant de contrôler le régime de rotation de la prise de force. Ces outils peuvent être vendus séparément ou être fournis en option à l’achat du tracteur.

L’orientation des diffuseurs (en fonction de la végétation à traiter) reste primordiale pour assurer une bonne répartition du produit sur la cible. Les papiers hvdrosensibles peuvent aider à le vérifier mais cela reste à ce jour empirique.

3- Le manomètre

La vérification du manomètre du pulvérisateur est généralement effectuée par des professionnels sur un banc de contrôle après son démontage. La pression du manomètre est comparée à celle d’un manomètre étalon au moins à trois pressions différentes. Un écart est significatif au-delà de 10 %.

4- Étalonnage de la vitesse d’avancement

L’arboriculteur contrôle la vitesse d’avancement en mesurant une distance de 100 m et en chronométrant le temps mis pour effectuer cette distance à une vitesse fixe, avec une cuve à moitié pleine et en respectant le régime moteur préconisé par le constructeur. La vitesse réelle est calculée par une simple règle de trois : Vitesse réelle = (distance x 3,6/temps mesuré). Elle doit correspondre à la vitesse affichée par le tracteur.

5- Le contrôle du volume/ha

Une fois tous les organes mécaniques en bon état de marche, reste à effectuer les bons réglages avant de partir traiter. On commence par calculer le débit nécessaire par diffuseur pour obtenir le volume/ha voulu, à une vitesse fixe : débit (l/min) = (Volume (l/h) x vitesse (Km/h) x largeur rampe)/ (600 x nombre de buses). Dans le cas des technologies utilisant des buses, on choisit le couple buse/pression pour délivrer le débit désiré. Pour le pneumatique, on joue sur le pastillage et la pression.

Sur la parcelle, on peut vérifier si l’étalonnage réalisé précédemment est correct en comparant la surface traitée théoriquement, en fonction du dosage et de la capacité de sa cuve, à la surface réellement traitée.

6- Les vérifications visuelles

Contrôler son pulvérisateur passe aussi par une inspection visuelle régulière de l’état général de son appareil, en particulier les tuyauteries, les rampes, l’orientation des diffuseurs… Dans le cas de matériel distribuant les liquides sur un plan vertical, il faut s’assurer que les descentes soient parallèles à la végétation et bien centrées dans l’inter-rang, avec une bonne orientation des diffuseurs pour couvrir la zone à traiter.

7- Quelques conseils pour maintenir en bon état son matériel

– Nettoyer les filtres régulièrement (au minimum à la fin de chaque journée de traitement).

– Rincer le pulvérisateur systématiquement à la fin de chaque traitement.

– Hiverner le pulvérisateur propre avec un antigel adapté.

– Graisser toutes les pièces mobiles qui le nécessitent et les cardans.

– Vérifier le niveau d’huile dans la pompe et la changer régulièrement (suivre les préconisations des constructeurs).

– Changer les joints régulièrement.

– Vérifier l’état des protections.

8- Les bonnes pratiques pour optimiser ses traitements.

– Traiter à une hygrométrie optimale (entre 60 et 95 % d’humidité), à une température optimale, et avec un minimum de vent (maximum 19 km/h) : consulter la météo avant de traiter ou s’équiper d’une station météo.

– Ne pas hésiter à demander des infos auprès de son fournisseur.

– Travailler au régime moteur recommandé par le constructeur pour que la puissance de la soufflerie soit suffisante.

En pulvérisation, l’offre des constructeurs est importante et cette étendue ne facilite pas le choix. Mais la palette de solutions permet à chacun de choisir le matériel représentant le meilleur compromis. Le pulvérisateur doit être adapté au verger ou à la vigne à traiter. Il n y a pas de réponse universelle dans le choix comme dans les réglages.

 

Adjuvants, une utilisation à raisonner

Les adjuvants additionnés aux produits phytosanitaires présentent des avantages. Néanmoins, leur utilité et leur efficacité s’étudient au cas par cas et viennent en appui d’une optimisation spatiale, temporelle et technique de la pulvérisation.

Les adjuvants sont des substances qui n’ont pas d’activité biologique propre. Ils permettent d’améliorer l’efficacité des produits phytopharmaceutiques et de limiter les déperditions de matières actives dans l’environnement. Afin d’optimiser chaque traitement, de nombreux paramètres sont à prendre en compte, tels que la qualité et la quantité d’eau, les conditions d’application ou encore la répartition de la matière active. Les adjuvants peuvent aider à la bonne efficacité de certaines interventions et les arguments en leur faveur sont nombreux.

Les effets possibles dépendent de leurs caractéristiques. Lors de la pulvérisation, ils peuvent avoir un effet antidérive en alourdissant les gouttes. Il y a ainsi moins de perte de produit par des petites gouttes. Sur la plante elle-même, les mouillants adhésifs contribuent au maintien du produit sur la cible et diminuent les risques de lessivage. La fonction «humectant» de certains adjuvants maintient une bonne hygrométrie à la surface du végétal, les matières actives pénètrent mieux clans la plante. Les pénétrants agissent sur la cuticule de la feuille et favorisent la pénétration rapide du produit dans la plante. Souvent utilisé avec des herbicides ou des défoliants pour l’épamprage, il n’existe pas d’adjuvants qui cumulent l’ensemble de ces propriétés.

l’adjuvant peut venir en complément

Ces produits ne garantissent pas des réussites de pulvérisation en conditions limites : «ll faut résoudre le problème en amont et l’adjuvant peut venir en complément », souligne un professionnel des techniques d’application. «Pour limiter la dérive, des buses antidérive peuvent être envisagées. On mène des essais sur les réductions possibles des doses en étudiant les produits phytosanitaires seuls, nous nous intéressons ensuite aux effets combinés avec ces adjuvants. «Ces derniers n’améliorent pas le produit si celui-ci n’est pas efficace. « Il s’agit avant tout d’appliquer le bon produit, à la bonne dose et au bon moment pour maximiser l’efficacité de l’application, confirme un spécialiste, l’adjuvant peut être un atout lorsque par exemple, les conditions hygrométriques ne sont pas optimales. » Les impacts sur le plan environnemental et humain ne sont pas neutres. En effet, les ingrédients utilisés peuvent être toxiques pour l’applicateur si certaines précautions ne sont pas respectées. De plus, pour des problèmes de gestion du temps, ce dernier se tourne en priorité vers des solutions rapides et faciles d’emploi.

Source : Revue VITI

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