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Bio-économie : de quoi parle-t-on ?

Bio-économie : de quoi parle-t-on ?

Après deux siècles de règne des ressources et des énergies fossiles, nous devons faire face, pour les prochaines décennies, à un contexte nouveau et à des défis sans précédent : croissance et vieillissement de la population mondiale, réchauffement climatique, disponibilité en eau et en terres, suffisance alimentaire, raréfaction des réserves d’hydrocarbures…

Dans un tel contexte, la mise en valeur efficace et durable des terres agricoles et des forêts réapparaît comme essentielle, tout comme le sont, en aval, les « filières du vivant ».

Car ces filières renouvelables de « l’économie de la photosynthèse » contribuent aux principales solutions qui nous permettent de faire face dès à présent aux besoins fondamentaux de nos sociétés et au défi climatique…

Vers un monde fini

Nous étions un milliard d’habitants sur terre en 1800, trois milliards en 1960, six milliards en 2005 et l’on s’achemine vers dix milliards en 2050. Et le développement de la consommation va de pair avec celui de la démographie, avec la croissance et avec nos changements de comportements.

Dès lors, plusieurs défis majeurs s’annoncent, à commencer par celui des ressources en eau et de leur répartition. 

Mais dès le milieu de ce siècle, il faudra également faire face au problème de la suffisance alimentaire mondiale. On comptait en effet, dans le monde, 0,5 hectare de surface cultivée par habitant en 1950, 0,4 ha en 1970 et 0,3 ha en 1990, alors que se profile un seuil de seulement 0,1 ha/habitant vers 2050.

L’enjeu alimentaire mondial est donc bien quantitatif, avant d’être qualitatif !

Les points d’appui de la bio-économie

La France a été le premier pays en Europe à adopter une stratégie bio-économique, lancée dès le début des années 2003 – 2005, avec un plan biocarburants, un plan biocombustibles et un double plan chimie de végétal et biomatériaux.

Ainsi, les points d’appui de la bio-économie sont :

– l’accès aux bio-ressources : bio-déchets, lignocellulose, amidons, sucres, acides gras…,

– l’accès aux marchés : biofertilisants, biomatériaux et composites, chimie du végétal, biocombustibles, biocarburants…,

– le niveau de compétitivité : prix du pétrole, prix conventionnel du carbone, prix agricoles, contexte économique, réglementation et polémiques…,

– la valorisation des externalités socio-économiques positives : création nette d’emplois, maîtrise des émissions de carbone, économie de devises, atténuation des risques…,

– les supports territoriaux : emplois non délocalisables, économie circulaire, logistique, critères de durabilité…

Les issues de secours

Nous ne disposons que de trois « issues de secours » possibles sur terre pour tenter de prévenir le danger climatique et pour agir : la sobriété, l’économie du renouvelable et la séquestration du carbone. 

La bio-économie ouvre massivement les portes de chacune de ces trois « issues de secours ». Les filières bio-sourcées sont en effet un modèle de sobriété d’abord, grâce à l’énergie du soleil absorbée par la photosynthèse. Elles valorisent des bio-ressources renouvelables. Elles développent enfin, par nature, des « puits de carbone » considérables, dans les champs et les forêts, dans les sols et dans les bio-produits.

Mais vouloir être pleinement « durable », c’est aussi assumer l’obligation de mettre en valeur efficacement et quantitativement nos bio-ressources : agriculture, sylviculture, aquaculture, bio-déchets…

Un bouquet de bio-filières

Pour aborder tous les défis qui précèdent, les marchés de la bio-économie sont extrêmement variés, interdépendants et systémiques. Huit filières clé structurent principalement l’économie bio-sourcée en France :

– les matériaux traditionnels : bois-matériau, pâtes et papiers, panneaux et bois reconstitués, textile, caoutchouc, peausserie… et leurs filières de recyclage : vieux papiers, bois de récupération… constituent le socle principal de la valorisation non alimentaire de la biomasse,

– les « néo-bio-matériaux » : bio-plastiques, bio-composites fibreux qui sont appelés à concurrencer des matériaux conventionnels très consommateurs d’énergie « grise » pour leur fabrication (plastiques, acier, aluminium, fibres minérales, enduits et même béton…),

– les « bio-molécules » de la chimie du végétal (cosmétiques, solvants, lubrifiants, tensioactifs, intermédiaires chimiques…) qui viennent diversifier les filières chimiques du vivant (savonnerie, amidon, pharmacie, chimie fine…),

– les biocarburants qui sont issus de la transformation thermochimique ou biotechnologique de la biomasse agricole : betteraves, céréales, oléagineux, canne à sucre… et bientôt celle de la cellulose,

– la chaleur d’origine biomasse produite pour les besoins domestiques (bois bûche, plaquettes et pellets), pour les collectivités (réseaux de chaleur) ou pour l’industrie,

– l’électricité d’origine biomasse, « sous-produit » de la chaleur et de la vapeur ou du biogaz,

– le gaz de méthanisation (ou biogaz), issu de la fermentation de sous-produits et d’effluents organiques, qui peut être valorisé en chaleur, en électricité, en gaz combustible ou en

biocarburant. Les sous-produits de méthanisation peuvent être valorisés pour la structuration et la fertilisation des sols.

– les engrais et les amendements organiques (biofertilisants) qui méritent d’être améliorés, normalisés et vulgarisés.

Source : Académie d’agriculture de France

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