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POURQUOI LES CÉRÉALES JAUNISSENT ?

POURQUOI LES CÉRÉALES JAUNISSENT ?

Certaines parcelles de céréales présentent des jaunissements, dont les causes peuvent être multiples. Panorama des possibilités à envisager.

Hydromorphie et/ou problème de structure

Dans certains secteurs, en lien avec la pluviométrie excessive de ces derniers mois, des phénomènes d’hydromorphie sont souvent observables. Les sols les plus argileux et/ou limoneux, ayant un drainage défectueux sont les plus sensibles. Certaines zones jaunissent par asphyxie racinaire associée à un manque induit d’azote. Des zones de stagnation d’eau visibles peuvent orienter le diagnostic. Ces jaunissements pourront s’estomper, après ressuyage des parcelles, à la faveur d’une période de forte croissance.

En lien également avec les cumuls de pluies importants, les problèmes de structure refont surface. Des structures de sol en mauvais état – soit liées ponctuellement à l’année (récoltes tardives, conditions de semis trop limites : passage de roues du tracteur au semis…), soit liées à un historique de pratiques – engendrent également un jaunissement de la culture. Ces situations se récupéreront beaucoup plus difficilement.

Dans de tels cas, la réalisation d’un profil racinaire vers le stade épi 1 cm permettra de vérifier l’état d’enracinement de la culture. A ce stade, les racines atteignent quasiment leur profondeur maximale.

Un manque d’azote

Une carence d’azote se caractérise à cette période par le jaunissement des vieilles feuilles. Bien que les besoins des céréales à ce stade soient assez faibles, on peut observer des carences, notamment des carences induites par de l’anoxie racinaire : sols saturés en eau ou présence d’une croûte de battance importante. La plupart des parcelles qui devaient recevoir un premier apport d’azote ont été fertilisées. Les pluies passées ainsi que des conditions de températures encore douces ont permis de faire porter l’engrais ; les « manques » au moment de l’épandage sont déjà visibles !

D’autres carences

Dans les parcelles faiblement pourvues en phosphore, et pour lesquelles aucun amendement n’a été fait récemment, des jaunissements des vieilles feuilles peuvent apparaître par foyer, souvent accompagnés de rougissement des feuilles et des gaines. Le diagnostic peut être confirmé par analyse de terre ou de plante. A noter que la carence en phosphore peut être induite par un mauvais fonctionnement du système racinaire (sols engorgés d’eau et froids notamment). Un apport d’au moins 50 unités de P2O5 sous forme superphosphate ou phosphate d’ammonium dès l’apparition des symptômes lèvera au moins partiellement la carence.

De la phytotoxicité d’herbicides

Si les pluies ont permis de rendre les herbicides racinaires efficients, elles ont pu aussi provoquer des phytotoxicités parfois marquées, nettement visibles aujourd’hui.

Des phytotoxicités sont aussi à craindre en cas de fortes amplitudes thermiques (> 15°C) au moment des applications d’antigraminées de sortie d’hiver.

Les symptômes observés peuvent différer en fonction des matières actives appliquées. Dans tous les cas, l’observation des zones de recoupements de rampe, des débuts de parcelles peut vous aider à poser un diagnostic.

Cet accident sera d’autant plus pénalisant qu’il arrivera tard dans le cycle des céréales.

La jaunisse nanisante de l’orge

Des symptômes sont actuellement visibles sur les premiers semis d’orge d’hiver dans notre région. L’aspect moutonné des parcelles et un jaunissement marqué des plus jeunes feuilles sont des symptômes caractéristiques de la JNO. Les plantes atteintes peuvent être nanifiées. Sur orge, les pertes de rendement peuvent être importantes.


Symptômes de JNO sur orge d’hiver – variété Etincel – semis du 11/10/2019 – Boigneville

Sur blé, les éventuels symptômes de jaunisse nanisante de l’orge seront observables plus tard.

Des mosaïques

Malgré l’absence de froid, des symptômes de mosaïques dans les parcelles sujettes à ce problème sont actuellement visibles.

En conclusion

Il conviendra de suivre l’évolution des symptômes dans le temps. A l’exception des carences en éléments nutritifs, seule la patience est de mise. En cas de nuisibilité avérée, il sera nécessaire d’adapter l’itinéraire cultural. Attention, il est possible qu’une parcelle soit « touchée » par plusieurs accidents à la fois.

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