Programme prioritaire national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020–2027
Un septennat, c’est la durée retenue par ce programme pour faire face au stress hydrique, à la baisse des précipitations, à la raréfaction de la ressource, à la surexploitation des nappes, à la demande croissante des besoins, … dont souffre le Maroc de façon structurelle et ce depuis de nombreuses décennies.
Sous la présidence de Sa Majesté le roi Mohammed VI, une cérémonie s’est tenue à Rabat pour la signature de la convention cadre pour la réalisation du programme prioritaire national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027. Cette convention définit les conditions et modalités d’exécution et de financement de ce programme qui vise la consolidation et la diversification des sources d’approvisionnement en eau potable, l’accompagnement de la demande pour cette source inestimable, la garantie de la sécurité hydrique et la lutte contre les effets des changements climatiques.
Lors de cette séance, le ministre de l’Équipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau, le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, et le ministre de l’Intérieur, ont présenté des exposés devant Sa Majesté le Roi portant sur les différents aspects de ce Programme (115 MMDH d’investissements) et particulièrement en ce qui concerne les axes suivants, exposés par le ministre de l’Équipement, M. Abdelkader Amara :
Axe 1 : amélioration de l’offre hydrique notamment par la construction de barrages (61 MMDH soit 52,88% des 115,4 MMDh d’investissements mobilisés pour le programme. A ce sujet le programme prévoit la construction de 20 grands barrages d’une capacité de stockage de 5,38 milliards de m3 notant que la construction de ces nouveaux barrages permettra de porter la capacité de stockage globale du Royaume à 27,3 milliards de m3, sachant que le Royaume dispose actuellement de 130 petits barrages et que 20 barrages de ce type sont en cours de réalisation. Le Programme porte aussi sur l’exploration des eaux souterraines en vue de la mobilisation de nouvelles ressources, ainsi que la réalisation de nouvelles stations de dessalement d’eau de mer qui viendront s’ajouter à celles déjà opérationnelles
Axe 2 : gestion de la demande et la valorisation de l’eau notamment dans le secteur agricole (25,1 MMDH, soit 21,76% du total),
Axe 3 : renforcement de l’approvisionnement en eau potable en milieu rural (26,9 MMDH représentant 23,32%),
Axe 4 : réutilisation des eaux usées traitées dans l’irrigation des espaces verts (2,3 MMDH, soit 2%)
Axe 5 : communication et la sensibilisation en vue de renforcer la conscience liée à l’importance de la préservation des ressources en eau et la rationalisation de son utilisation (50 millions de dirhams).
Le financement de ce programme est finalisé, a précisé le ministre, ajoutant qu’il sera assuré à hauteur de 60 % par le Budget général de l’État, 39 % par les acteurs concernés et le reste (1%) dans le cadre du partenariat public-privé.
Le ministre de l’Agriculture M. Aziz Akhannouch a, pour sa part, affirmé que, dans le secteur agricole, le programme concernera, dans son volet relatif à l’approvisionnement en eau d’irrigation, une superficie globale de 510.000 Ha et bénéficiera à 160.000 agriculteurs. Ce volet, qui mobilise des investissements de l’ordre de 14,7 MMDH, porte notamment sur la poursuite de la réalisation du programme national d’économie d’eau d’irrigation qui devra mobiliser une enveloppe budgétaire de près de 9,5 MMDH, et vise la conversion des systèmes d’irrigation traditionnels en systèmes d’irrigation goutte-à-goutte, passant de 585.000 Ha les superficies équipées actuellement en système d’irrigation goutte-à-goutte à 935.000 ha (suite à l’ajout de 350.000 Ha supplémentaires)
Intervenant à cette occasion, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a souligné que le programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027 ambitionne la généralisation de l’approvisionnement du monde rural en eau potable et la lutte contre la précarité que connaissent certaines régions notamment lors des périodes de sécheresse.
En ce qui concerne la question de l’économie de l’eau potable, M. Laftit a affirmé que le programme vise l’amélioration du rendement des réseaux de distribution dans les villes et Centres urbains à hauteur de 78 pc à l’horizon 2027, avec une économie de près de 207 millions de m3 d’eau, l’optimisation des investissements relatifs aux infrastructures hydriques, la garantie de la poursuite de l’approvisionnement en eau potable et l’amélioration de la qualité des services.
Pour ce qui est de la réutilisation des eaux usées traitées, M. Laftit a indiqué qu’il a été procédé à l’adoption d’un programme national intégré d’assainissement liquide en milieux urbain et rural et la réutilisation des eaux usées traitées, qui s’assigne pour objectifs la poursuite de la réalisation de projets d’assainissement.