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Plantes comestibles ou toxiques ? Vigilance suite à de nombreux cas d’intoxication

Plantes comestibles ou toxiques ? Vigilance suite à de nombreux cas d’intoxication

Cueillir des plantes et encore pire y goûter, n’est pas sans risque. Alors que nous sommes de plus en plus déconnectés de la nature et donc ignorants sur les bénéfices et dangers des plantes sauvages, l’Anses et le réseau des Centres antipoison alertent suite à plusieurs cas d’intoxication.

Suite aux signalements de plusieurs cas d’intoxication grave, dont deux décès, l’Anses et le réseau des Centres antipoison attirent l’attention sur les risques liés à la confusion de plantes toxiques avec des plantes comestibles. En effet, certaines plantes toxiques ressemblent à des plantes comestibles et peuvent être confondues avec ces dernières lors de cueillettes dans la nature mais également dans le jardin ou le potager.

Plus de 250 cas de confusion alimentaire par an dont des morts

À travers son dispositif de toxicovigilance qui rassemble les signalements des Centres antipoison, l’Anses a recensé plus de 250 cas par an de confusion de plantes depuis 2012. Au total, 1 872 cas de confusion alimentaire avec des plantes ont été recensés de 2012 à 2018. Toutes les tranches d’âge sont touchées dont les enfants de moins de six ans.

En mai 2019, une alerte a été lancée par l’Agence Régionale de Santé Grand-Est suite au signalement par les Centres antipoison de vingt cas d’intoxication par du colchique (Colchicum autumnale), confondu avec de l’ail des ours (Allium ursinum) ou du poireau sauvage (Allium polyanthum).

Deux personnes sont mortes suite à l’ingestion de plantes confondues avec d’autres :

  • En juin 2019, un homme de 63 ans est décédé suite à la consommation d’œnanthe safranée qu’il avait confondu avec du persil tubéreux, cultivé et ramassé dans son jardin. Quinze autres cas de confusion alimentaire d’œnanthe safranée avec une plante comestible ont été enregistrés par les Centres antipoison de 2012 à juin 2019.
  • Un an plus tôt, un promeneur de 78 ans est décédé après avoir cueilli et consommé des feuilles d’aconit napel (ou aconit tue-loup), plante très toxique, confondue avec du couscouil (Molopospermum peloponnesiacum), dont les feuilles se consomment usuellement en salade.

Ces confusions alimentaires concernent de multiples plantes et peuvent impliquer, en fonction des saisons, les fleurs, les bulbes, les graines, les baies, les racines, les feuilles, etc. L’Anses a établi une liste des plantes les plus fréquemment confondues et/ou à l’origine des cas d’intoxication les plus graves. Il s’agit notamment des plantes à bulbes confondues avec l’oignon, l’ail, ou l’échalote, du marron d’Inde confondu avec la châtaigne, des coloquintes ou courges amères confondues avec les courges comestibles, ou encore de l’arum confondu avec l’oseille ou l’épinard.

Les symptômes les plus communs sont des troubles digestifs – douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhée – pouvant être graves pour certaines plantes comme les coloquintes. Certaines plantes provoquent également des symptômes plus graves, cardiaques ou neurologiques pouvant aller jusqu’au décès. Il s’agit par exemple, de la vérâtre confondue avec la gentiane, de la belladone confondue avec du raisin, ou encore de la digitale confondue avec la consoude.

Recommandations afin d’éviter la consommation de plantes toxiques

Pour limiter les risques d’intoxication par confusion, l’Anses et les Centres antipoison préconisent :

  • De ne pas consommer la plante ramassée en cas de doute sur son identification.
  • De cesser immédiatement de manger si la plante a un goût inhabituel ou désagréable.
  • De ne pas cueillir par brassées, pour éviter de cueillir plusieurs espèces et de mélanger des espèces toxiques avec des espèces comestibles.
  • De photographier sa cueillette pour en faciliter l’identification en cas d’intoxication.
  • En cas d’urgence vitale (coma, détresse respiratoire…) : appeler immédiatement le 15.
  • En cas d’apparition de troubles de santé après le repas : appeler un Centre antipoison.

Le risque des plantes phototoxiques

Outre les risques liés à l’ingestion, certaines plantes peuvent être phototoxiques voire photoallergiques : la sève des feuilles, avec l’exposition au soleil peut provoquer des phytophotodermatoses, des brûlures qui se manifestent par des rougeurs mais aussi par des cloques (phlyctènes) – cas d’une brûlure au 2e degré. Ce sont de véritables brûlures qui peuvent être graves et nécessiter plusieurs mois de traitements.

Par exemple, une dizaine d’enfants de l’école Plaisance de Tonnay-Charente ont été brûlés au deuxième degré après avoir joués avec des figues, rapporte Sud Ouest. L’incident s’est déroulé fin mai alors que ces élèves de CP CE1 passaient cinq jours en classe découverte sur l’île d’Aix en Charente-Maritime.
Certains élèves ont dû être hospitalisés, les plus affectés ont dû rester chez eux jusqu’à trois semaines et doivent maintenant porter des gants anti-UV, des pansements, sans oublier de s’oindre de crème solaire dès qu’ils sortent et que leur peau voit le soleil…

Outre les figuiers, d’autres plantes et arbustes sont phototoxiques comme la Berce du Caucase, les feuilles de bouton d’or, millepertuis, coquelicot, panais, persil, fenouil et carotte notamment.

Et les champignons ?

Si les champignons ne sont pas des plantes, chaque année, des centaines de Français s’intoxiquent suite à la consommation de champignons. L’été et le début de l’automne marquent le début de la cueillette mais quelques conseils importants s’imposent pour éviter le pire.

Source : notre planète info

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