12 juin : Journée mondiale contre le travail des enfants
Une violation des droits de l’enfant
Le travail des enfants perpétue le cercle vicieux de la pauvreté car il empêche ceux-ci d’acquérir les compétences et l’éducation nécessaires pour améliorer leur avenir. Il constitue une violation de leurs droits fondamentaux, inscrits dans la Convention des droits de l’enfant, adoptée en 1989, et est un frein considérable au développement durable.
Malgré l’adoption de la Convention, le problème du travail des enfants persiste encore aujourd’hui à différents niveaux, partout à travers le monde.
L’Organisation internationale du Travail (OIT) marque la Journée mondiale contre le travail des enfants le 12 juin pour attirer l’attention sur l’étendue de ce problème, qui est loin d’être résolu. Chaque année depuis 2002, la journée mobilise les gouvernements, les employeurs et toute la société civile afin de reporter l’attention sur la situation des enfants qui continuent à travailler dans le monde, ainsi que sur les actions à mettre en place pour les aider.
« C’est l’exploitation des enfants qui constitue le mal… le plus insupportable au cœur des hommes. Un travail sérieux en matière de législation sociale commence toujours par la protection des enfants. »
Cette année, la Journée mondiale contre le travail des enfants passera en revue les progrès accomplis en 100 ans de soutien de l’OIT aux pays pour combattre le travail des enfants. Depuis sa création en 1919, la protection des enfants est inscrite dans le Préambule de la Constitution de l’OIT.
En cette Journée mondiale, nous allons également regarder en avant vers la Cible 8.7 des Objectifs de développement durable de l’ONU, établie par la communauté internationale qui appelle à éradiquer le travail des enfants sous toutes ses formes d’ici 2025. En soutien à l’Alliance 8.7, nous appelons à une action immédiate pour répondre aux derniers défis, afin que la communauté mondiale s’attaque fermement à l’éradication du travail des enfants. Un rapport de l’OIT récemment publié marque la voie à l’aide d’approches et de réponses politiques.
L’année 2019 marque les 20 ans de l’adoption de la Convention (n° 182) sur les pires formes de travail des enfants, 1999. Avec seulement quelques pays qui ne l’ont pas encore fait, cette Convention est proche de la ratification universelle. En cette Journée mondiale, nous appelons à l’entière ratification et mise en œuvre de la Convention n° 182 et de la Convention (n° 138) sur l’âge minimum, 1973. Nous encourageons aussi la ratification du Protocole de 2014 à la Convention sur le travail forcé, qui protège aussi bien les adultes que les enfants.
Travail des enfants et développement durable
La campagne vise ainsi à accélérer les initiatives pour encourager des approches intégrées mettant un terme au travail des enfants et promouvant une culture de prévention en matière de sécurité et de santé au travail (SST).
Il s’agit enfin d’atteindre l’objectif 8 des Objectifs de développement durable (ODD), et plus précisément :
- la cible 8.8, qui défend les droits des travailleurs, fait la promotion de la sécurité sur le lieu de travail et veut assurer la protection de tous les travailleurs d’ici 2030;
- la cible 8.7, qui veut mettre fin au travail des enfants sous toutes ses formes d’ici 2025.
En ratifiant la convention n° 182 de l’Organisation Internationale du Travail, les pays signataires se sont engagés à agir immédiatement pour interdire et éliminer les pires formes de travail des enfants. Cette convention a été la plus rapidement ratifiée de l’histoire de l’OIT depuis sa création en 1919.
Parallèlement, la convention n° 138 de l’OIT a également été ratifiée par un nombre croissant de pays. Son objectif est long terme est d’obtenir l’abolition effective du travail des enfants. Au niveau des signatures, la mobilisation contre le travail des enfants ne cesse donc d’augmenter, mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres et le travail des enfants reste une réalité quotidienne dans de nombreux pays !
On estimait en effet en 2002 que le travail des enfants concernait 246 millions d’enfants entre 5 ans et 17 ans, soit un enfant sur six à l’échelle de la planète, essentiellement dans l’agriculture. Selon un rapport de l’OIT, 73 % de ces jeunes – environ 179 millions, soit un enfant sur 8 – sont soumis aux “pires formes de travail”, qui mettent en péril leur bien-être moral, mental ou physique et 8,4 millions sont assujettis à des activités “intrinsèquement condamnables” – esclavage, servitude pour dettes, enrôlement dans des forces armées, prostitution ou pornographie.
Le cri d’alarme de l’Organisation internationale du travail
Les chiffres montrent que l’esclavage n’a pas disparu, puisque quelque 5,7 millions de jeunes sont asservis ou sont forcés de travailler. Ces enfants ont souvent beaucoup de problèmes pour obtenir de l’aide, non seulement parce qu’ils sont jeunes, mais aussi parce qu’ils ne possèdent aucun certificat de naissance ou papiers officiels et qu’ils sont donc “invisibles” aux yeux des autorités.
“Les formes les plus dangereuses de travail des enfants dépassent largement nos estimations précédentes”, s’alarme l’OIT. Sept enfants sur dix travaillent dans des exploitations agricoles, souvent pour une production locale destinée à leur propre famille. Mais environ 10 millions d’enfants (en Asie, en Afrique, en Amérique du Sud) travailleraient pour une activité d’exportation, c’est-à-dire, in fine, pour des entreprises occidentales. Les secteurs les plus exposés à ce genre de pratique sont le textile, la fabrication des tapis, la récolte de tabac ou de cacao à destination des grands groupes internationaux.
Le travail des enfants concerne également les pays développés : 2,5 millions d’enfants y travailleraient. Ce phénomène touche surtout l’agriculture aux Etats-Unis, les services à la personne en Grande-Bretagne et le textile et le bâtiment en Europe du Sud… (journée mondiale)