Maïs fourrage
Tous les effluents ne se valent pas : faites le point pour épandre au plus juste
Valoriser les engrais de ferme permet d’économiser sur l’achat d’engrais minéraux. Les besoins du maïs peuvent d’ailleurs être comblés jusqu’à 80 %. Arvalis-Institut du végétal donne quelques conseils pour maximiser l’utilisation de ces effluents d’élevage. À titre d’exemple, les experts préconisent d’épandre les fumiers de bovins 1,5 à 2 mois avant le semis.
Si ça n’est pas déjà en route, les épandages de fumier sur les futures parcelles de maïs fourrage ne devraient plus tarder à commencer. Pour rappel, les effluents d’élevage peuvent couvrir jusqu’à 80 % des besoins du maïs. En effet, les besoins en phosphore et potassium peuvent être totalement comblés par ces engrais de ferme (70 % d’efficacité pour les composts de fumier de bovins l’année de l’apport, 80 % pour les fumiers de bovins, 95 % pour les lisiers et fumiers de porcs). En revanche, la valorisation de l’azote dépend quant à elle des modalités d’apport.
TYPE D’EFFLUENT ET DATE D’ÉPANDAGE CONDITIONNENT LES EFFETS DES ENGRAIS DE FERME
Arvalis-Institut du végétal explique : « L’azote apporté par un fumier de bovins épandu au printemps (4 à 5 unités par tonne de produit frais) est valorisé à 30 % par le maïs. Les effets constatés l’année suivante sont faibles car la majeure partie de l’azote restant est intégrée dans le stock d’azote organique du sol et se minéralise à une vitesse proche de celle de la matière organique du sol. Les effets d’un retournement de prairies sont à prendre en compte en plus. Sur le long terme, les apports répétés d’engrais de ferme modifient la teneur en matière organique et par conséquent les fournitures d’azote par la minéralisation du sol. »
Les fumiers frais pailleux devront être apportés au moins 2 mois avant l’implantation du maïs afin de ne pas nuire à son installation (phénomène de “faim d’azote”). En revanche, les fientes, fumiers stockés de volailles, lisiers de bovins, de porcs et de volailles doivent être apportés au plus près du semis, voire après car une grande fraction de leur azote sera sous forme ammoniacale. Attention cependant pour les lisiers de porcs et fumiers/lisiers de volaille dont la majeure partie de l’azote est sous forme ammoniacale. Pour ces derniers, il faudra réaliser un enfouissement rapide (dans les 2 à 3 h après épandage) pour limiter les pertes d’azote par volatilisation dans l’atmosphère.
ANALYSER POUR MIEUX PILOTER
Les experts d’Arvalis préconisent d’analyser les effluents d’élevage pour déterminer leurs teneurs en éléments fertilisants et leurs propriétés amendantes. « Une analyse simple (70-80 €) permet de connaître les teneurs en éléments totaux minéraux du produit pour calculer les doses à appliquer : % matière sèche, matières organiques totales, azote total, azote ammoniacal (NH4), phosphore exprimé en P2O5, potassium en K2O, magnésium en MgO, calcium en CaO. »
Valeurs moyennes des exportations en N, P2O5 et K2O du maïs fourrage :
Exportation en N | Exportation en P2O5 | Exportation en K2O | |
Maïs fourrage | 12,5 kg/t MS | 4,2 kg/t MS | 11,9 kg/t MS |
Maïs grain | 2,2 kg/quintal | 0,6 kg/quintal | 0,55 kg/quintal |
Source / web-agri