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Alimentation « Notre or vert c’est l’ensilage d’herbe »

Alimentation« Notre or vert c’est l’ensilage d’herbe »

L’ensilage d’herbe s’avère l’aliment à la méthode de conservation la moins coûteuse au regard de sa valeur énergétique et azoté pour alimenter les bovins en hiver. Les conseils des experts alimentation du Fidocl, la fédération interdépartementale des entreprises de Conseil élevage du sud-est.

ans nos régions herbagères, notre or vert c’est l’ensilage d’herbe, estime Patrice Dubois, directeur de Rhône conseil élevage (Fidocl). La culture de l’herbe s’inscrit parfaitement dans des rotations longues, type : trois années de prairie, un maïs puis une céréale. Un bon ensilage d’herbe apporte une réponse en lait de près de 2 litres pour 1 kg de matière sèche ingérée. »

En hiver, les vaches doivent pouvoir retrouver le goût et la valeur de l’herbe sur pied qu’elles ont connues au printemps. Et pour cela, encore faut-il couper de la bonne herbe au bon stade, qui sèche rapidement au sol pour ne pas dégrader la qualité et assurer une conservation sans moisissure au silo.

RÉCOLTER UNE ENSILAGE D’HERBE À 35 % DE MS

Pour avoir de bonnes valeurs énergétiques (supérieur à 0,90 UFL) et azotées (> 100 g de PDIN et > 70 g de PDIE), le Fidocl conseille d’ensiler l’herbe au printemps au stade pré épiaison (début bourgeonnement pour le trèfle et la luzerne). Ce stade correspond à des sommes de températures proche de 700° base 0-18 au 1er février, la floraison des lilas est un bon indicateur ! Les ensilages récoltés à plus de 800° (+ 15 jours environ) ne sont plus adaptés à l’alimentation des vaches laitières. Les analyses du Fidocl au printemps 2017 montraient que les ensilages dits « laitiers » représentaient 20 % des analyses, les « équilibrés » 45 %, les « fibreux » 20 %. 15 % ensilages analysés étaient à un stade trop avancé, mais cela peut être aussi une stratégie pour privilégier le rendement au détriment de la qualité. L’ensilage d’herbe précoce est un fourrage particulièrement riche en matières azotées totales (16 % de MAT) et parfois légèrement déficitaire en énergie ; il s’associe donc parfaitement avec le maïs, même sans complémentation.

Les conseillers recommandent de faucher haut, à 7 cm pour favoriser le séchage et gagner sur la repousse et surtout de mettre un maximum de fourrages au soleil. C’est l’évapotranspiration par les stomates des feuilles qui permet un séchage rapide. Les andains doivent recouvrir plus de 75 % de la surface de fauche. Faucher l’après-midi augmente légèrement le taux de sucre dans la plante.

LIMITER L’ANDAINAGE

Le Fidocl a réalisé une vidéo en Isère d’essai comparatif de différents matériels de fenaison : faucheuses conditionneuses à rouleau ou à fléau, aérateurs d’andains, et andaineurs soleil. L’essai montre un net avantage pour la faucheuse conditionneuse à fléau sans andainage. L’andain expose 64 % de la surface au soleil, contre 40 % pour les autres méthodes avec andainage. Le taux de matière sèche de l’herbe idéal de 35 % de MS est atteint en un jour et demi, contre deux jours pour les autres méthodes. « La fauche au combiné en regroupant ou adossant les andains n’expose pas assez les andains au soleil. Selon les conditions météo, l’andainage à J + 1 n’est souvent pas suffisant pour atteindre un taux de matière satisfaisant », fait remarquer Yannick Blanc, expert alimentation.

La bâche de côté est rabattue sur 1 m. Ensuite, la bâche micro film 40 microns est déroulée sur la longueur. Par-dessus, la bâche haute performance (grand pourcentage d’étirabilité et bonne résistance à la perforation) 110 microns est déroulée. Ensuite, un angle de chaque bâche est amené sur les 2 bords du silo. Cette position est fixée et à partir de là, deux personnes de chaque côté étirent les deux bâches jusqu’à l’autre bout du silo. Le silo est bâché.

La bâche de côté est rabattue sur 1 m. Ensuite, la bâche micro film 40 microns est déroulée sur la longueur. Par-dessus, la bâche haute performance (grand pourcentage d’étirabilité et bonne résistance à la perforation) 110 microns est déroulée. Ensuite, un angle de chaque bâche est amené sur les deux bords du silo. Cette position est fixée et à partir de là, deux personnes de chaque côté étirent les deux bâches jusqu’à l’autre bout du silo. Le silo est bâché. (©Fidocl)

Pour la conservation : la descente du pH doit être rapide. La finesse de hachage est essentielle tout comme le tassage en couches d’herbe de 20 cm maximum avec des pneumatiques adaptés et partir sur un silo propre. « La couverture hermétique avec un film 40 microns, puis la fermeture hermétique avec des sacs de lestage et éventuellement l’utilisation de conservateurs d’ensilage réduiront les pertes et le développement des moisissures. »

UNE FIBRE NON TRIABLE DE MOINS DE 4 CM

Un plat équilibré pour respecter les micro-organismes du rumen doit comprendre environ 16 % de protéines, 20 % d’amidon et au moins 35 % de NDF (neutral detergent fiber) exprimé en pourcentage de la matière sèche ingérée (MSI). Pour avoir une idée, une ration à plus de 35 % de NDF correspond à un temps de mastication d’au moins 40 minutes par kg de MSI. « Mais attention, une fibre longue qui finalement n’est pas ingérée n’est pas une fibre ! »

Si la fibre est trop longue, et peu appétante, la ration devient triable par la vache. Passer la ration au tamis Pen State avec une grille de 40 mm donne une bonne idée du tri possible à l’auge : s’il y a plus de 40 % de fibres mesurant plus de 4 cm de long, alors la ration est triable par la vache. Cela est d’autant plus vrai avec des ensilages de méteil parfois peu appétants avec des fibres longues ou grossières. « Dans une ration avec un ensilage qui a un problème de flaveur, les vaches vont avoir tendance à prendre avec le bout des lèvres et à recracher la fibre longue », observe Yannick Blanc de Drôme conseil élevage. Les rations à la limite du triable tourne autour de 14 % de fibres supérieurs à 4 cm. « On voit alors les vaches manger à pleine gueule en levant la tête. Quand la ration n’a pas de fibres supérieures à 4 cm, la prise alimentaire est rapide et dense, on voit la création de “nid de poule” dans l’auge qui correspond à chaque prise. »

Pour une ration homogène, souple et non triable, l’ensilage d’herbe doit se trouver entre 30 et 40 % de matière sèche. Au delà, pour améliorer l’ingestion des rations trop élevées en matière sèche, les conseillers Fidocl recommandent de mouiller le mélange : un litre d’eau pour un kg de concentré semble être un bon compromis.

Source : web-agri

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