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Les figues de barbarie ne se relèvent toujours pas des ravages de la cochenille

C’est du jamais vu! La figue de barbarie au prix des pommes golden, voire plus. Les gros calibres, proposés par les vendeurs ambulants, sont parfois cédés à 2,50 DH/pièce. Alors que les moyens et petits sont négociés entre 1 et 1,50 DH. Il y a deux ans, ces prix étaient compris entre 0,50 et 1 DH.

(Article de l’Economiste)

En 2017, l’Institut national de recherche agronomique a inscrit 8 nouvelles variétés de cactus résistantes à la cochenille.

Ces variétés ont en commun une bonne qualité organoleptique et fourragère. Elles arrivent à maturité début juillet à fin août

La tendance haussière du prix de ce fruit a pris racine  en été 2016 pour atteindre son niveau culminant cette saison. Ceci, sous l’effet du recul de production et donc de l’offre. Selon les zones, la production a plongé entre 30 et 50%. Et la reprise n’est pas attendue pour sitôt.

Car la lutte contre la cochenille du cactus se matérialise désormais par l’arrachage et l’enfouissement des plantes infestées. A fin 2017, pas moins de 400 km linéaires de cactus ont été arrachés et 400 autres l’ont été début 2018. Et le programme établi pour le reste de l’année 2018, porte sur 970 km.

En effet, malgré l’ampleur des traitements chimiques engagés contre le ravageur, ce dernier continue de gagner du terrain. Détecté pour la première fois dans la région des Doukkala et la zone de Rhamna en 2014, l’insecte s’est propagé rapidement vers le sud du pays.  L’origine de l’infestation est difficile à établir, mais c’est probablement d’Espagne où l’insecte a été signalé à Murcia en 2006 et à Almeria en 2013.

Au total, le ministère de l’Agriculture a misé  80 millions de DH  pour sauver la culture qui requiert une importance capitale dans le pilier solidaire de la stratégie agricole. L’objectif était d’atteindre 160.000 ha de plantations à l’horizon 2020. Avec à la clé la valorisation du fruit et dérivés sous forme de produits à forte valeur ajoutée : huile, confiture, cosmétique, aliment de bétail…. Un comité de vigilance a été également mis en place et un arrêté ministériel édictant les mesures et procédures à observer a été adopté. (Voir encadré ci-contre).  

A noter que la consommation de fruits et l’utilisation des raquettes de cactus infectées ne présentent pas de danger pour la santé humaine et animale. Sauf que  le parasite constitue une grave menace dans la mesure où il provoque le dépérissement des plantes.

Parallèlement à la lutte chimique qui a porté sur près de 8.000 kilomètres linéaires de plantations, le ministère de l’Agriculture s’est investi dans la lutte biologique contre le ravageur. Selon une source de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), les résultats sont prometteurs. Les essais menés avec une coccinelle prédatrice se sont révélés encourageants.

Les chercheurs de l’INRA ont également travaillé sur la mise au point de variétés résistantes à la cochenille. Et déjà 8 variétés de figue de barbarie ont été inscrites dans le catalogue officiel par l’institut de recherche. Ce travail a été mené sur la base  de 249 variétés sélectionnées pour choisir celles qui résistent le plus à la cochenille.

Un premier bilan des différentes interventions fait état du traitement chimique de 1.700 km. Alors que les  opérations d’arrachage et de destruction des plantes infestées ont été réalisées selon 3 étapes depuis 2016. C’est finalement ces opérations, qui se poursuivent, qui ont permis de juguler la propagation du ravageur vers d’autres zones.

Malgré ces efforts, le ministère a décrété la suspension du programme de nouvelles plantations de cactus soutenu dans le cadre du Plan Maroc Vert. Une décision qui ne sera levé qu’une fois la situation maîtrisée.

Les mesures à observer

L’arrêté du ministère de l’Agriculture édictant les mesures de prévention et de lutte  contre la cochenille du cactus (B.O 6610 du 5 octobre 2017) détaille ainsi les procédures à observer. Il en ressort que les zones infestées doivent déployer les mesures suivantes:
L’arrachage et la destruction sur place des cactus infectés par la cochenille (Dactylopius opuntiae).
La désinfection du matériel ayant servi à l’arrachage.
Le traitement des plantations de cactus au moyen des produits phytosanitaires.
L’interdiction de la circulation des plants de cactus ou de ses parties à l’intérieur de la zone infestée et vers l’extérieur de celle-ci. Toutefois, les fruits du cactus peuvent circuler à l’intérieur de ladite zone.
La saisie de tout matériel végétal de cactus en provenance de ladite zone et circulant à l’extérieur de celle-ci et sa destruction.
Toute autre mesure dont la mise en œuvre  est nécessaire pour circonscrire la cochenille du cactus.

Source: l’Economiste

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