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LUTTE INTÉGRÉE: 5 500 espèces d’insectes auxiliaires de culture en France

En France, sur 7 500 espèces d’insectes liées à l’agriculture, 5 500 sont des auxiliaires des cultures, c’est-à-dire de précieux alliés contre les bioagresseurs : ils permettent notamment de limiter leur impact et de réduire l’usage des produits phytosanitaires.

Captures d'insectes dans un filet fauchoirCaptures d’insectes dans un filet fauchoir. (©Terre-net Média)

 

« Produire plus et mieux avec les auxiliaires des cultures », tel était l’intitulé et l’objectif des deux journées de formation à destination des agriculteurs des Hauts-de-France, organisées par la Chambre d’agriculture de l’Oise chez Hubert Compère, agriculteur à Mesbrecourt-Richecourt (Aisne). Les auxiliaires des cultures sont des « organismes pouvant être utiles à l’homme », comme le rappelle Raphaël Rouzes, éco-entomologiste agricole qui collabore depuis plusieurs années avec François Dumoulin, conseiller à la Chambre d’agriculture de l’Oise, et participe à son réseau Dephy. Chacun de ces êtres vivants dispose d’une fonction particulière : digesteur de la matière organiquepollinisateurdestructeur de ravageurs, etc.

« En France, on compte près de 41 000 espèces d’insectes, et 7 500 environ − 2 000 ravageurs et 5 500 auxiliaires − ont un intérêt agronomique, c’est-à-dire sont liées à l’agriculture, précise l’éco-entomologiste agricole. La science avance mais cela demande du temps pour comprendre le fonctionnement de ces organismes. » Beaucoup d’avancées sont permises grâce à l’étude des séquences ADN présentes dans les contenus stomachaux des auxiliaires.

Parmi ces insectes auxiliaires des cultures, trois catégories sont identifiées :

  • les prédateurs, qui consomment les ravageurs pendant une partie ou tout leur cycle. Ils peuvent être spécialistes ou généralistes ;
  • les parasitoïdes, qui « se développent aux dépens d’un stade particulier d’un ravageur et entraîne sa mort » ;
  • les pathogènes, qui se multiplient à l’intérieur des ravageurs, ce qui provoque leur mort.

Principaux ravageurs des cultures dans le nord de la France :

  • les hémiptères  (pucerons, cicadelles, psylles…) ;
  • les coléoptères (méligèthes, charançons, altises, taupins…) ;
  • les chenilles et les papillons (pyrales, noctuelles défoliatrices, tordeuses du pois…) ;
  • les diptères (pégomyies, cécidomyies) ;
  • les autres ravageurs (mollusques, myriapodes et les autres insectes comme les thrips).

 

Raphaël Rouzes

Raphaël Rouzes, éco-entomologiste, observe les ravageurs et auxiliaires capturés dans un piège (de type Barber) placé dans une parcelle de colza d’Hubert Compère, agriculteur dans l’Aisne. (©Terre-net Média)

Une armée d’insectes auxiliaires contre les pucerons

« L’activité prédatrice des chrysopes est assurée par les larves. Au cours de son développement, une seule larve peut sucer jusqu’à 1 000 pucerons », indique Raphaël Rouzes. Les syrphes et précisément leurs larves, « souvent translucides », sont également des prédateurs reconnus de cet insecte (pour 98 % des espèces de pucerons).  Elles s’attaquent aussi aux cochenilles et aux psylles. « Grâce à leur mobilité et leur relation exclusive avec un seul hôte, les micro-guêpes parasitoïdes sont des auxiliaires très efficaces » contre certaines espèces de pucerons. Comment ne pas évoquer enfin les coccinelles, qui « forment l’une des catégories les mieux connues des auxiliaires ». Il en existe environ 80 espèces en Europe, dont 50 se nourrissent de pucerons. Pour les autres, cochenilles, acariens et champignons (comme l’oïdium) sont au menu.

Prédatrices aussi bien à l’état larvaire qu’adulte, les punaises attaquent des proies adaptées à leur taille en fonction de leur espèce : acariens, psylles, aleurodes, chenilles, etc. Les opilions (aussi appelés faucheux) sont des êtres nocturnes et sont « très utiles dans les vignes ». Prédateurs des mollusques, les staphylins sont également actifs de leur état larvaire jusqu’à leur vie adulte. Contre les ravageurs souterrains, les auxiliaires ne manquent pas non plus ! Les carabeschassent à la surface du sol : certains sont polyphages (alimentation variée) et d’autres nécrophages (se nourrissent de cadavres). Il existe plusieurs mouches à larves prédatrices souterraines, dont certaines s’attaquent aux larves de fil de fer (taupins) des pommes de terre à la fin du printemps et au début d’automne.

>>> Sur le site de son entreprise Entomo-remedium (conseil, étude, expertise et formation en entomologie agricole), Raphaël Rouzes met à disposition, en téléchargement gratuit, des fiches concernant les insectes auxiliaires et ravageurs des cultures.
Maintenant que vous avez toutes les clés en main pour leur identification, retrouvez comment favoriser la présence des insectes auxiliaires des culture :  Lutte intégrée – « Donnons un coup de pouce aux auxiliaires de culture ! »

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