COFARMING
Quand l’agriculture se met à l’économie collaborative
Partager son tracteur, ses connaissances ou même sa parcelle… L’agriculture vit avec son temps et ne manque pas d’idées : avec la démocratisation de l’économie collaborative, le « CoFarming », ou entraide agricole, se met au web 3.0.
Même son de cloche du côté de Rémi Dumery, depuis 2015 utilisateur de WeFarmUp et installé dans le Loiret. Sur le site de partage de matériel, il a mis en location un broyeur, un cueilleur de maïs et différents outils destinés à l’agriculture de précision.
Troisième révolution agricole
« La révolution internet est la troisième révolution agricole », assure ce cultivateur de 51 ans. « Internet permet de mettre en relation des gens éloignés par la distance mais proches dans l’état d’esprit. Internet permet aussi de tester et de partager des pratiques, des connaissances, des astuces, des expérimentations et même des erreurs… », ajoute-t-il. « Avant, on pratiquait ça avec nos voisins proches. Là, on peut parler avec des agriculteurs en Alsace ou au Québec », explique Rémi Dumery. « Ces sites sont des nouvelles solutions à des problèmes anciens. »
Des problèmes auxquels les Coopératives d’utilisation de matériel agricole (Cuma) ont un temps été la réponse. C’est d’ailleurs vers une de ces Cuma que Dany Rochefort, céréalier et producteur de porcs breton, s’est tourné au moment de mutualiser sa parcelle et son matériel. « Ce sont des investissements lourds. Je devais faire des choix par manque de moyens. Avant, je n’avais qu’un seul salarié pour tout faire ; avec la Cuma, il va travailler en binôme. Cela représentait évidemment un risque de concentrer toute l’expertise sur une seule personne. Là, ça me libère une certaine capacité d’investissements », explique-t-il.
Loin de se poser en concurrent des Cuma, créées à la fin de la Seconde Guerre mondiale et qui regroupent actuellement près d’un agriculteur sur deux en France, les sites de CoFarming se présentent comme une alternative, voire un complément. « Ces sites permettent de diversifier l’accès à la mutualisation et nous voyons ça d’un très bon œil », abonde Jérôme Monteil, directeur général de la fédération nationale des Cuma. « Tout ce qui peut permettre des économies de charges est le bienvenu », confie Jérôme Monteil. « C’est une évolution naturelle : l’apport digital permet de casser des frontières et des barrières. C’est une démarche pertinente qui permet à l’agriculture d’entrer dans le XXIe siècle ».
Source : Terre -net