Les serres en bambou ont la cote
Au Nigeria, le bambou est utilisé comme alternative durable pour la construction de serres à un prix abordable.
Les agriculteurs nigérians utilisent des serres en bambou pour protéger leurs cultures des événements climatiques imprévisibles. Depuis 2015, GCity Farm Venture Nigeria Ltd – une société nigériane privée – a fait appel à l’expertise kényane pour installer plus de 80 serres en bambou dans différents États du pays. Ces serres sont utilisées pour la culture de poivrons, tomates et légumes à feuilles par des producteurs souhaitant stabiliser leurs revenus agricoles.
GCity a confirmé son intention de poursuivre l’installation de serres en bambou dans le pays afin de répondre à une demande toujours plus forte. “Les bambous sont originaires du Nigeria et le pays est sans conteste de plus en plus conscient de la nécessité d’en planter davantage”, explique Njeru Barnabas, cadre chez GCity Farm Venture. Le bambou fait l’objet d’une forte demande au Kenya et en Tanzanie. En revanche, son usage n’est guère répandu au Nigeria, d’où son coût peu élevé qui permet de l’utiliser pour fabriquer des serres. Une serre en bambou de
0,05 ha coûte 820 000 NGN (2 466 €), soit environ la moitié du prix d’une serre en métal de dimensions similaires (1,5 million NGN, soit 4 511 €). Le bambou peut également être recyclé ; après 4 à 10 ans, à la fin de la durée de vie d’une serre, le bambou peut être utilisé comme compost pour améliorer la structure du sol et réduire l’érosion. En outre, contrairement au bois et au métal, le bambou n’a pas tendance à se déformer en fonction du climat. L’approvisionnement en bambou auprès d’agriculteurs locaux, à proximité des sites d’installation, permet de diminuer les frais de transport et l’empreinte carbone.
Dans un contexte de changement et d’instabilité climatiques, les serres permettent aux producteurs de protéger leurs cultures contre une saison des pluies trop abondante ou en retard grâce à un système d’irrigation goutte-à-goutte. Ces serres facilitent également la lutte contre les maladies et les nuisibles, comme les mineuses des tomates (Tuta absoluta), qui, en 2016, ont gravement réduit les rendements en tomates dans de nombreux États du pays. Les tomates cultivées sous serre ont un rendement annuel plus élevé et régulier que les tomates cultivées en plein air, améliorant les revenus des producteurs (hors pleine saison, le prix des tomates peut augmenter de 800 %). Ces serres en bambou offrent ainsi un très bon retour sur investissement.