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Phoeniciculture : Pollinisation du palmier-dattier

Pollinisation du palmier-dattier

Un jeune agriculteur prend la relève

Lahsen Chakifra, Hrou Abouchrif

 

Natif du village d’Ait Youssef relevant de la commune rurale d’Elkheng, province d’Errachidia, Mohamed Azeroil,  âgé de 45 ans, s’est spécialisé dans la pollinisation du palmier-dattier. Après avoir abandonné les études au lycée Ibn Tahir à Errachidia, en 1987, pour des raisons de pauvreté, Mohamed Azeroil est revenu au village s’occuper de sa mère Bedda Assou, une femme connue dans la région par son drôle  caractère.

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Depuis son retour au village, il a décidé de s’investir en agriculture oasienne en essayant d’améliorer la production des cultures existantes et d’introduire d’autres espèces plus rémunératrices. C’est ainsi qu’il a pu mettre en œuvre des essais de plantation de la pomme de terre et a  procédé à la taille de tous ses vieux oliviers.

Le palmier-dattier a attiré son attention après qu’il ait côtoyé les spécialistes de la pollinisation de la région, en particulier Moha Outifa, Ben Aissa Oumalik et Moha Ouaarib. Il y a lieu de préciser à ce niveau que le palmier-dattier (Phoenix dactylifera) est une  espèce  dioïque : les fleurs mâles et femelles sont portées par des arbres différents. La pollinisation du palmier-dattier devrait se faire normalement par le vent (anémophilie, son pollen s’y prêtant). Cependant, dans les oasis du Sud marocain, le nombre réduit de palmiers mâles oblige à pratiquer une pollinisation artificielle, à la main.

En accompagnant les personnes susmentionnées, Mohamed Azeroil a pu acquérir un grand savoir-faire traditionnel en matière de techniques de pollinisation et de récolte de dattes. En effet, il arrive à grimper facilement des palmiers dont la hauteur dépasse les vingt mètres.

L’opération de pollinisation qui se déroule au printemps se pratique avec des rituels spécifiques aux régions des oasis du Royaume. Mohamed Azeroil rend les promenades dans les oasis des villages Ait Athmane, Ait Menzou et Ait Youssef plus agréables avec ses chants. Comme un rossignol perché dans la cime du palmier, il pollinise en introduisant quelques brindilles d’inflorescence male dans les spadices femelles.

La pollinisation est une tache très difficile et non dépourvue de risques d’accidents. Selon Mohamed Azeroil, cette opération nécessite vraiment de la  prudence et de la vigilance. Et d’ajouter que le nombre de palmier que l’on peut polliniser par jour (qui dépend de la hauteur de l’arbre, des quantités des épines et de palmes sèches à couper) varie entre 15 et 20 palmiers.

Mohamed Azeroil ajoute que, pour assurer une bonne pollinisation, l’arbre doit être grimpé à trois reprises, du fait que l’apparition des inflorescences femelles se fait d’une façon échelonnée dans le temps. Le manque de spécialistes dans cette technique agricole a fait que le prix de la prestation du service de pollinisation et de récolte a triplé depuis une dizaine d’année. Payé en nature, Mohamed Azeroil reçoit la moitié de la production de dattes par palmier en contrepartie du service de pollinisation et de récolte.

 

 

 

 

 

 

   

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