Les nouvelles tendances en maïs fourrage
Techniques culturales simplifiées, resserrement des rangs, réduction des densités de semis… De nouvelles pratiques culturales émergent et revisitent l’itinéraire technique du maïs fourrage.
La sole en maïs fourrage représente 1 484 000 hectares en 2014. Celle-ci a légèrement progressé par rapport à 2013 (1 476 000 hectares) et globalement, ces dernières années, la surface en maïs fourrage a tendance à évoluer à la hausse.
La dynamique d’agrandissement des structures et le regroupement d’élevages se montrent favorables à l’intensi‑fication et à l’augmentation de la part de maïs dans les systèmes. Pour autant, le maïs plat unique ne fait plus l’unaminité aujourd’hui. Dans les rations de vaches laitières, ce fourrage se trouve généralement associé à l’herbe conservée. De plus, d’autres formes de valorisation du maïs se développent dans les élevages, telles que le maïs épi et le maïs grain humide.
Sur le plan cultural aussi, le maïs se réinvente. C’est l’idée de ce dossier. Sur le terrain, de nouvelles pratiques émergent pour gagner du temps, réaliser des économies et optimiser l’emploi des intrants. Ces évolutions, souvent à l’initiative d’éleveurs novateurs évoluant en réseaux, font de plus en plus d’adeptes.
À commencer par les techniques simplifiées de travail du sol, qui marchent de pair avec le développement des couverts végétaux et s’inscrivent dans le souci de la préservation de la vie du sol. Le resserrement des écartements entre rangs —qui permet d’avoir un seul parc matériel calé sur le même espacement – ou encore la réduction des densités de semis commencent aussi à faire leur chemin.
Divers essais sont menés par les instituts techniques et les semenciers pour cerner, s’il faut ou non, revoir les préconisations diffusées aux éleveurs.
Le point fort du maïs reste sa richesse en énergie. Mais quid de sa teneur protéique ? D’où l’idée de le cultiver avec du soja pour limiter son déséquilibre en azote. Déjà testé en Pays de la Loire il y a une dizaine d’années, ce duo est expérimenté en Rhône-Alpes cette fois.
Lancée par les groupements bio, l’étude des maïs populations ouvrira peut-être aussi des perspectives pour récolter des ensilages plus équilibrés, dotés de meilleures teneurs en MAT. Enfin, vous trouverez aussi dans ce dossier une autre association originale, le maïs-sorgho, dont l’objectif, est quant à lui, de sécuriser le rendement sur les terres difficiles.
Les échanges mondiaux de maïs
Les échanges mondiaux de maïs se sont considérablement développés au cours des 50 dernières années. Alors qu’ils atteignaient à peine 20 millions de tonnes au début des années 1960, ils avoisinent désormais les 90 millions de tonnes par an. A noter que le marché mondial du maïs est relativement étroit : les quantités échangées à travers le monde représentent aujourd’hui environ 12% de la production mondiale soit une part nettement plus faible que pour le blé (20%).
L’offre de maïs sur le marché mondial est fortement concentrée et repose essentiellement sur l’offre de 3 pays exportateurs majeurs : les Etats-Unis, le Brésil et l’Argentine. 85% du maïs exporté dans le monde est donc fourni par les continents nord et sud américains. Les Etats-Unis, premier producteur mondial de maïs au monde apparaissent aussi comme le fournisseur incontournable sur le marché mondial. Près des deux tiers des exportations mondiales de maïs reposent sur leur offre.
Non seulement le marché mondial du maïs est relativement étroit mais la demande y est relativement concentrée. Pas loin de 60% des importations mondiales de maïs sont réalisées par 6 pays développés et industrialisés. Parmi eux on retrouve principalement des pays d’Asie orientale (Japon, Corée du sud et Taïwan) représentant en moyenne 30% des importations mondiales de maïs. Le japon est de loin le premier importateur de maïs réalisant à lui seul environ 18% des importations mondiales. L’Union européenne, une des principales zones de production de maïs dans le monde mais aussi forte consommatrice de maïs, figure également au palmarès des importateurs majeurs de maïs et occupe le 4ème rang mondial.