Canne à sucre
Améliorer le désherbage dans le respect de l’environnement
Le désherbage est un élément clé de la conduite de la culture de canne à sucre, une culture très sensible à la concurrence des mauvaises herbes. L’enherbement consomme une part importante des fertilisants et de l’eau au détriment de la culture. Dans de nombreuses situations, de bonnes pratiques limitant le développement des mauvaises herbes procurent des augmentations de production de l’ordre de 10 à 25 %. Les populations d’adventices sont très diversifiées même au sein d’une zone de culture réduite. La maîtrise de ces enherbements exige l’élaboration de programmes d’interventions adaptés à chacun des problèmes à résoudre.
Améliorer les itinéraires techniques de désherbage
L’amélioration des pratiques de désherbage procure plusieurs avantages :
- Des gains économiques, par l’augmentation de la production et la réduction des coûts.
- Une réduction de la pénibilité du travail, par la réduction du recours à la main-d’œuvre pour le sarclage manuel.
- Une meilleure maîtrise des risques environnementaux, par un emploi adapté des herbicides.
- Une meilleure efficience de l’irrigation et de la fertilisation.
Identifier les mauvaises herbes présentes
La caractérisation de l’état d’enherbement des parcelles est une phase préliminaire indispensable à toute proposition de méthode de lutte contre les mauvaises herbes dominantes. Le développement des espèces potentiellement envahissantes est à surveiller afin de juguler les infestations avant qu’elles ne prennent trop d’ampleur. Au fil des successions culturales, des mauvaises herbes tendent à s’imposer. C’est le cas notamment de certaines espèces sur lesquelles les herbicides employés en culture de canne à sucre montrent une faible efficacité, ou d’espèces à organes de réserves (tubercules, rhizomes ou racines) ou encore de certaines espèces parasites.
Adapter les pratiques de désherbage mécanique
L’enherbement est facilement maîtrisé par des sarclages manuels, tant que la main-d’œuvre est disponible. En cas de recours aux sarclages mécaniques, il est nécessaire de préciser les périodes d’interventions les plus favorables en fonction des conditions culturales; les travaux motorisés sont limités aux premiers stades de la culture, afin de ne pas endommager la plante cultivée, mais des goulots d’étranglement apparaissent souvent dans l’organisation des chantiers de sarclages, si la pression de l’enherbement est trop forte.
Raisonner le désherbage chimique
Il est parfois nécessaire d’améliorer les conditions d’utilisation des herbicides afin d’optimiser leur efficacité, tout en réduisant les risques pour l’environnement et les utilisateurs. Il est souhaitable d’élargir la gamme des produits herbicides utilisables pour l’entretien des parcelles pour :
- Disposer de plusieurs types de matières actives pour assurer une rotation des herbicides appliqués afin d’éviter l’apparition de flores résistantes.
- Adapter le choix des matières actives à la flore dominante de la parcelle.
Les conditions agronomiques et économiques, dont dépend la rentabilité d’une application d’herbicide, évoluent extrêmement rapidement. Il faut donc, par une expérimentation régulière, constituer un référentiel technique fiable sur le désherbage chimique, dans lequel on puisse trouver des solutions adaptées aux évolutions des contraintes. Il s’agit de préciser l’activité des nouvelles familles d’herbicides sur les mauvaises herbes et la sensibilité de la culture, puis d’apprécier l’intérêt d’un traitement herbicide dans les conditions pratiques d’utilisation, en mettant l’accent sur l’aspect économique.
Intégrer l’ensemble des pratiques culturales
Quelles que soient les méthodes de désherbage préconisées, elles devront trouver leur place au sein des autres pratiques culturales, qui viseront elles aussi à participer à une lutte intégrée contre l’enherbement : préparation des parcelles, choix variétal, écartement des rangs, gestion des résidus de récolte, etc.