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Betterave à sucre : Désherbage rendement et qualité

Désherbage de la betterave à sucre

Pour un meilleur rendement et qualité

La betterave à sucre est l’une des plantes les plus sensibles à la présence des mauvaises herbes. En effet, l’existence des adventices dans un champ est nuisible non seulement à cause de la concurrence vis-à-vis des éléments minéraux, l’eau, la lumière et l’espace, mais aussi par le fait qu’elles peuvent héberger des insectes nuisibles, des champignons et des virus qui peuvent entraîner de lourdes pertes. Les études menées dans les différents périmètres irrigués du Maroc indiquent que les pertes dépassent les 85%. Si aucune mesure de lutte n’est prise, notamment lors des premiers stades de la betterave à sucre qui sont généralement les plus sensibles, les pertes économique peuvent même aller jusqu’à 100%.

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Pour la betterave à sucre, tout peut se jouer pendant les premières semaines après le semis. Cette période correspond à la levée de la majorité des adventices qui entrent rapidement en concurrence avec la culture à un moment où sa croissance est très lente et la fermeture de ses lignes trop tardive.

Le développement des adventices doit être contrôlé au moins jusqu’au stade 6 feuilles et avant que le feuillage de la betterave ne couvre les lignes. Si les mauvaises herbes arrivent à prendre le dessus sur la culture, le désherbage deviendra plus difficile et plus coûteux, imposant le recours à beaucoup de main d’œuvre. Les pertes seront importantes non seulement au niveau du rendement mais aussi de la qualité (teneur en sucre).

Les adventices de la betterave à sucre se répartissent essentiellement en quatre groupes :

Groupe des adventices graminées annuelles comme les repousses de blé ou de maïs, les ivraies (Lolium rigidum, Lolium multiflorum), l’avoine stérile (Avena sterilis), les alpistes (Phalaris brachystachys, P. minor, P. paradoxa), le pâturin annuel (Poa annua), le polypogon (Polypogon monspeliensis), etc…

Groupe des dicotylédones annuelles comme la bette à gros fruits (Beta macrocarpa), le coquelicot (Papaver rhoeas), la moutarde des champs (Sinapis arvensis), la chicorée (Cichorium intybus), les chénopodes (Chenopodium album, C. opulifolium, C. murale, C. vulvaria), l’émex épineux (Emex spinosa), les mauves (Malva parviflora, M. nicaeensis), l’aneth des moissons (Ridolfia segetum), le torilis (Torilis nodosa), l’ajouan (Ammi majus), le cure dents (Visnaga daucoides), etc…

Groupe des vivaces comme les liserons (Convolvulus arvensis, C. althaeoides), le souchet (Cyperus rotundus), le chiendent (Cynodon dactylon), le sorgho (Sorghum halepense), la morelle (Solanum elaeagnifolium), le gouet (Arisarum simorrhinum), etc…

Groupe des plantes parasites comme la cuscute.

Stratégie de lutte

Il est très important de mettre en place une stratégie de désherbage avant et après l’installation de la culture. Il faut tout d’abord établir un inventaire de la flore adventice existante qui servira à l’élaboration d’un programme de lutte approprié. Elle permettra ainsi de choisir les produits de traitement adaptés et de déterminer les espèces à combattre en priorité. En effet, selon leur nature, les espèces adventices ne présentent pas le même degré de danger pour la culture :

– les vivaces sont plus compétitives que les annuelles

– les dicotylédones sont plus compétitives que les graminées

– les espèces annuelles à port érigé sont plus compétitives que celles à port rampant

– les espèces à port haut sont plus compétitives que celles à port  bas.

Avant l’installation de la culture

La lutte contre les mauvaises herbes peut commencer avant l’installation de la culture par 1 ou 2 passages superficiels de herse à quelques jours d’intervalle. Cette opération a pour but  de détruire les adventices en germination. En effet, dans le cas de rotations trop courtes, les espèces adventices salissantes (produisant en fin de cycle une grande quantité de semences), laissent un important potentiel d’infestation dans le sol qui assure la colonisation rapide du champ dès les premières irrigations des jeunes betteraves.

Types de désherbage

Le désherbage manuel :

Utilisant une main d’œuvre occasionnelle ou familiale, il présente plusieurs handicaps liés à son efficacité très limitée, le coût élevé et le manque de disponibilité des ouvriers, ses dégâts sur la culture (piétinement et non distinction entre adventices et plantules de la betterave), et ses interventions relativement tardives.

La  lutte chimique :

Elle présente l’avantage de la rapidité de son exécution, de la précocité des interventions et assure une meilleure préservation de la culture et sa croissance. C’est donc la méthode qui présente le plus d’intérêt pour l’agriculteur. Cependant, il faut tout de même signaler ses effets sur l’environnement et sa possible phytotoxicité. En plus, elle doit le plus souvent être combinée à la lutte mécanique pour éliminer les espèces résistantes aux herbicides.

A noter que la lutte chimique se fait en prélevée et post levée des mauvaises herbes et de la betterave :

En prélevée :

Elle a pour objectif de détruire les adventices déjà présents sur la parcelle avant la mise en place de la culture, par le travail du sol ou l’usage d’herbicides non sélectifs et non rémanents. Il est généralement recommandé de :

– procéder à une bonne préparation du sol assurant l’absence de mottes

– intervenir au plus tard dans les 48 heurs qui suivent le semis.

– pour la pulvérisation, il faut utiliser entre 500 à 600 litres d’eau/ha,

– intervenir tôt le matin ou en fin de journée et éviter de traiter lors de fortes chaleurs ou en cas de vents.

– une irrigation s’impose après les traitements afin de  maintenir l’humidité du sol. 

En post levée :

Le choix des herbicides appropriés nécessite une bonne connaissance de la flore adventice des parcelles à traiter. Pour une meilleure efficacité, au moment de l’intervention, les  mauvaises herbes ne doivent généralement pas dépasser les 4 feuilles vraies. A noter que les herbicides sélectifs utilisés en post levée ont généralement un spectre d’action très réduit et ne permettent pas d’éliminer toutes les espèces rencontrées d’autant plus que l’éventail d’espèces adventices à combattre est souvent très large. De ce fait, les programmes de désherbage chimique des betteraves reposent de plus en plus sur l’association de plusieurs matières actives, dont la complémentarité permet d’élargir le spectre d’efficacité et de réduire la phytotoxicité.

De même, et toujours dans un souci d’efficacité et de diminution du coût du désherbage, des techniques avec doses réduites de produits ont été développées. Le fractionnement des traitements en 2 à 3 applications donne, en effet, une meilleure efficacité sur une durée prolongée et une meilleure maîtrise des mauvaises herbes dont la levée est  échelonnée.

Légendes

Le désherbage permet non seulement de préserver le rendement et la teneur en sucre mais aussi de bénéficier des dernières avancées technologiques et génétiques offertes par les nouvelles variétés ainsi que de la qualité des semences utilisées.

 

Dotées d’une capacité de développement généralement plus importante que celle de la culture elle-même, les mauvaises herbes colonisent l’espace en un laps de temps relativement court, étouffant l’espèce cultivée et détournant les éléments nécessaires à la croissance.

Photo 1 : Dès les premiers  stades de la betterave, les mauvaises herbes (ici les repousses des céréales) peuvent se développer rapidement, étouffer la culture et nuire à sa croissance.

Photo 2 : Quand le traitement des mauvaises herbes est effectué avant que le feuillage de la betterave ne couvre les lignes, l’agriculteur peut s’attendre à un meilleur rendement en tonnage et en qualité.

Photo 3 : Quand les mauvaises herbes arrivent à coloniser toute la parcelle, La lutte devient difficile, la main d’oeuvre  trop chère et les répercussions sur le rendement sont à craindre

 

 

 

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