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Maraîchage : Fertilisation Pomme de terre

Fertilisation de la pomme de terre

 

En culture de pomme de terre, les pratiques de fertilisation influent grandement sur le rendement et la qualité de la récolte. Le raisonnement des apports doit intégrer des contraintes multiples telles que les besoins de la culture, le passé de la parcelle, les conditions pédo-climatiques, …

 

La pomme de terre crée son système racinaire et sa surface foliaire en deux mois.
L’exploration par les racines se limite aux 60 premiers centimètres de profondeur du sol, pourtant la plante mobilise des quantités importantes d’eau et d’éléments nutritifs. Dans sa période de croissance végétative, la pomme de terre mobilise des quantités importantes d’azote (N) et de potassium (K2O) par jour. Elle a besoin également de phosphore, de soufre, de magnésium, de calcium et d’oligo-éléments qui interviennent sur la tubérisation, la productivité et la qualité de la récolte.

 

Azote

La dose apportée conditionne la qualité des tubercules

La fertilisation azotée constitue un enjeu majeur de la conduite de la pomme de terre. Ses effets sont multiples sur le rendement, la qualité des tubercules ainsi que sur le plan environnemental au travers de la quantité d’azote minéral restant dans le sol à la récolte.

La fertilisation azotée a de nombreux objectifs :

► Assurer un rendement satisfaisant, en couvrant les besoins de la culture

► Obtenir des tubercules dont la qualité de présentation, la qualité culinaire et la qualité sanitaire satisfont aux exigences de l’aval :

– Adapter la dose d’azote apportée au débouché envisagé (la proportion de gros calibres augmente avec la dose d’apport jusqu’à la dose optimale qui maximise aussi le rendement total, alors que la teneur en matière sèche diminue),

– Eviter les excès d’azote qui favorisent les accidents physiologiques (cœur creux, repousse), qui entraînent la production de tubercules immatures (peau peu résistante, faible teneur en matière sèche et taux de sucres solubles élevé) et des teneurs élevées en nitrate. L’excès en azote peut également retarder la tubérisation au profit de la croissance foliaire, en plus de diminuer la qualité des tubercules et de rendre le défanage plus difficile.

► Limiter les risques de fuite du nitrate vers les eaux superficielles et profondes, en adaptant la dose de fertilisant azoté aux besoins de la culture et aux fournitures du sol.
De la nutrition azotée dépend en partie la durée du cycle végétatif, et donc la maturité de la culture de la pomme de terre. La croissance des parties aériennes est en bonne partie dépendante de l’azote disponible dans le sol ainsi que de l’apport d’engrais azoté. Néanmoins, si cette croissance est trop importante, elle se fait au détriment de l’allocation des assimilats vers les tubercules. Par ailleurs, un feuillage trop développé peut favoriser le développement de maladies.  A contrario, un stress azoté peut provoquer une diminution importante de la croissance des parties aériennes, compromettant pour la suite les possibilités de transfert en quantité suffisante vers les tubercules. Il y a donc un optimum autour duquel il est souhaitable de se situer tout au long du cycle de la culture : la quantité d’azote minéral nécessaire et suffisante à la croissance optimale du couvert peut être estimée par la méthode du bilan.

 

Engrais : bien choisir la forme à apporter

Le choix de l’engrais est important pour optimiser l’itinéraire technique. La pomme de terre a le plus souvent besoin d’apports d’engrais en complément des fournitures du sol pour satisfaire ses besoins nutritionnels. Au-delà de la quantité, le choix de la forme d’engrais revêt une importance particulière pour optimiser la conduite selon les objectifs de production quantitative et qualitative retenus par l’agriculteur. A noter que l’adjonction de certains additifs aux engrais azotés traditionnels pourrait permettre de limiter les pertes lors de l’épandage, un vrai plus environnemental comme économique.

 

Engrais PK : le positionnement avant tout

La pomme de terre est une des cultures les plus exigeantes en potassium et en phosphore, à la fois pour assurer son rendement et pour accéder à certains critères qualité (pour le potassium surtout). Une bonne alimentation en potassium améliore la résistance aux endommagements, diminue la sensibilité au brunissement enzymatique et au noircissement après cuisson, et réduit la teneur en sucres réducteurs dans les tubercules.

Sur l’ensemble du cycle, c’est le sol qui fournira la majorité des éléments à la culture. Cependant, l’apport d’engrais peut être nécessaire en tout début de cycle afin de palier la faiblesse précoce du système racinaire : il ne peut en effet pas puiser tout de suite dans les stocks d’éléments du sol. Comme les éléments PK sont de surcroit très peu mobiles dans le sol, leur localisation à la plantation présente probablement un intérêt, bien que les références expérimentales ne soient pas nombreuses en la matière.

Les différents engrais phosphatés présentent des différences d’efficacité en fonction de leur degré de solubilité. Les formes les plus solubles sont à privilégier pour un effet rapide sur la culture. La forme de l’engrais peut jouer un rôle également. La fertilisation de la pomme de terre peut-être mise en place avec des apports de K2O sous diverses formes (engrais simples chlorure, sulfate, engrais composés ou autres composts).

Concernant le choix de la forme d’engrais potassique, le chlorure et le sulfate de potassium ont présenté la même efficacité sur le rendement dans les expérimentations. Cependant, le chlorure de potassium tend à accroître la teneur en eau et à réduire la teneur en matière sèche et en fécule comparé au sulfate de potassium. Cet effet s’explique par des différences d’absorption du chlorure par rapport au sulfate qui modifient la rétention d’eau.

Le fractionnement du potassium est possible en profitant de la dernière opération de buttage pour enfouir le deuxième apport. Dans ce cas on privilégie la forme sulfate pour éviter l’effet du chlorure. L’irrigation goutte à goutte dans la butte présente l’avantage de pouvoir fractionner les apports jusqu’à un stade plus tardif de la culture.

 

Analyser le sol

pour ajuster au mieux les apports

Objectifs :

►  Assurer une alimentation non limitante de la culture, qui a des exigences élevées en phosphore et en potassium, pour :

– ne pas pénaliser le rendement,

– produire des tubercules de qualité

►  Limiter les risques d’eutrophisation des eaux superficielles environnantes, en évitant les surfertilisations phosphatées

►  Maintenir une biodisponibilité satisfaisante à long terme du phosphore et du potassium dans le sol

 

Et les autres éléments ?

Les apports de magnésium se raisonnent selon les mêmes principes que les apports PK. Les formes nitrates et sulfate sont les plus efficaces, grâce à leur plus grande solubilité. L’apport de magnésium peut être réalisé sur une tête de rotation. Dans ce cas il est bon d’effectuer cette fertilisation sur la pomme de terre en cas d’apport massif de potassium, en raison de l’antagonisme potassium – magnésium.

Les besoins de la pomme de terre en soufre sont faibles et la phase de croissance correspond aussi à la phase majoritaire de minéralisation du soufre organique, ce qui permet au sol d’assurer la fourniture nécessaire. De plus, du soufre est souvent apporté via d’autres engrais (sulfate de potassium par exemple).

Les carences sont peu fréquentes en pomme de terre car c’est une culture réservée aux parcelles de bonne fertilité. Cependant son cycle court et son faible réseau racinaire la rend sensible à des ruptures nutritionnelles engendrées par des stress comme une période de sécheresse ou un coup de chaleur. La nutrition foliaire peut pallier ces ruptures en apportant les éléments sous une forme assimilable par la feuille en petite quantité. Les apports de magnésium, manganèse, zinc ou bore sont à déterminer selon les situations.

 

Le calcium

La pomme de terre est une plante exigeante en calcium. A cause de la fertilisation potassique et le type de sols cultivé accroissent le problème. La déficience en calcium se traduit par des symptômes de carences dans zones de croissance. Les jeunes feuilles de dessèchent et s’enroulent. Des chloroses et des mouchettes brunes sur les pétioles.

 

 

 

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